J’ai fait 2 tops dans ma vie et je les ai instantanément regrettés. Au lieu d’énumérer les groupes qui m’ont traumatisée, je préfère prendre la mesure de l’emprise qu’ils ont sur moi à intervalle régulier.
De cold turkey auto-infligée en retour sournois sur lecteur mp3.
Quand j’avais 6-7 ans, j’aimais pas le jus d’orange et j’étais en train de vider mon verre dans
l’évier de la cuisine. Sur la pointe des pieds, j’essayais de bien verser dans le trou pour pas me faire choper. La radio était toujours allumée, même quand on était pas là. « Wonderwall » a commencé et ça m’a tétanisée. J’ai lâché le verre, le bord s’est salement fendu. J’ai rarement retrouvé cette paralysie béate. Une autre de ces occurrences est imputable à Bobby Wratten et Michael Hiscock.
Dans ma phase indievore, je passais des heures à éplucher le catalogue de Sarah Records et quand « Emma’s House » m’est tombée dessus, j’me suis retrouvée sans défense. Ce n’était rien comparé à ma confrontation avec « You’re Kidding Aren’t You« .
Le décalage symptomatique entre la mélodie euphorisante et la narrativité accablée est d’une perversité sans nom. Ainsi hijackées, les endorphines mutent et tout s’embrume.
Orbites moites & langue salée sur cœur béant. C’est l’effet que me font The Field Mice.