Pas mal de bons DVD dans les sorties du mois, des films qui sont souvent sortis en salles dans un mois de septembre très riches en belles sorties salles,, même si le troisième de la selection n'a pas eu les honneurs d'une sortie cinéma- bon en même temps, c'est aussi nettement le plus dispensable des trois comme quoi tout a une logique :o)
1. Les 2 amis, AD Vitam- sortie le 3/02
Très librement inspiré des "Caprices de Marianne" de Musset, Garrel nous offre dans son premier long métrage une variation autour d' un triangle amoureux qui réussit haut la main à sortir des cadres habituels du genre en proposant un long métrage plein de fantaisie et de singularité.
A la fois moderne et hommage plus au moins assumé aux grands films français des années 60-80 (ceux de la Nouvelle Vague évidemment comme il a été dit ici et là, mais aussi les films de Sautet avec ces belles scènes dans les cafés et plus étonnamment le Marche à l’Ombre de Michel Blanc)), ces deux amis sont une œuvre vraiment emballante bien à l’image de son auteur : tout à la fois nonchalant et profond, mais aussi plein d’humour et touchant.
Dans le droit prolongement du court-métrage La Règle de Trois, présent dans les bonus du DVD, "Les deux amis" s'avère être une fable à la fois légère et mélancolique- on voit très bien que Christophe Honoré à écrit le scénario sur les rapports sentimentaux et amicaux d'un trio de personnages sur un tout petit laps de temps.
Chose assez rare dans ce genre de film : on croit vraiment en ces personnages, on ressent parfaitement à l’alchimie qui se créent entre eux et à leur complémentarité, leur évolution et leurs attitudes nous semblent particulièrement justes et bien pensés. C'est dans leurs différences (étant chacun à l'opposé de des autres) qu'ils s'unissent et créent une entité attachante.
Et évidemment pour que cette complicité soit présente, il fallait un trio d’acteurs au diapason, ce qui est le cas, en premier lieu Louis Garrel qui s’est offert un très beau rôle qui lui permet donc comme il le voulait de nuancer son personnage de bellâtre bourru et également Vincent Macaigne- croisé mercredi au Village Lumière et très proche dans la vie de ses rôles au cinéma, toujours épatant même dans un rôle d’amoureux transi auquel il semble un peu adonné depuis quelques films...
Et autour d’eux,plus qu'une actrice, une sorte de miracle de l'humanité, Golshifteh Farahani trône comme une divinité à la fois éblouissante et profondément émouvante, notamment dans cette scène où elle écrit à sa mère vers la fin du film...
Le film est d’ailleurs truffé d’un certain nombre de scènes qui sont comme des instants de grace volés à la vie, ici une danse, presque en transe, dans un café parisien, plus loin une visite nocturne dans une église, là encore, une scène dans un escalier où la violence des sentiments et des mots est admirablement prise sur le vif, des scènes qui sont comme un assemblage dans un scénario qui donne parfois l'impression d'être désinvolte et décousu mais qui touche profondément par son coté inspiré et énergique.
Tout à tour drôle, bordélique, desespéré, "Les deux amis "prouve en tout cas de bien belle façon à quel point Louis Garrel, cinéaste et acteur évolue dans un sens assez admirable....
Bonus :
Sur le tournage du film : un making off de 5 minutes seulement on regrette que tout ce qui est dit est trop esquissé et en surface le film méritait bien mieux.
La règle de trois court métrage de 18 minutes est un fait une sorte de prequel des trois amis, une autre déclinaison du même trio du film Dans La Règle de trois, Louis, en couple avec Marie, vient recueillir un Vincent Macaigne en dépression aux portes de Sainte-Anne. Clown blanc et clown rouge, le duo complice laisse Marie ( sur le bas-côté de leur relation. Comme des enfants désaccordés, le trio d’acteurs compose sur un rythme ternaire qui finira par s’ajuster. Moins abouti et moins écrit que les deux amis, ce court métrage laisse néanmoins entrevoir les belles promesses confirmées dans son long.
2. Les chansons que mes frères m'ont apprises- Diaphana le 27/01
Réalisé par Chloé Zhao, jeune réalisatrice née en Chine, ayant étudié en Angleterre et vécu dans le Dakota du Nord, ce premier long-métrage présenté lors de la dernnière Quinzaine des Réalisateurs cannoise est particulièrement singulier par son approche et son décor, le film étant une chronique adolescente se déroulantdans une réserve indienne contemporaine.
Chloé Zhao a souhaité réaliser ce film après avoir elle-même vécu pendant près de quatre ans au coeur de la réserve de Pine Ridge.
Quel beau film que ces chansons que mes frères m'ont apprises : oeuvre chaleureuse, émouvante, riche d'un un vrai point de vue de metteur en scène privilégiant l'humanisme, ce film nous offre un beau et puissant voyage d'une heure trente chez les Lakotas( la même région et un même esprit que dans le roman Wild Idea dont j'avais déjà vanté les louanges récemment) .
Un bien beau film sur la famille, la communauté et la difficulté de s’envoler...famille je vous hais.... de trop vous aimer......mais le film est aussi tendre et bienveillant, les acteurs sont beaux et vrais .
Pourvu d'un sens de l'esthétisme qui rappelle parfois le cinéma de Terrence Malick , ce film enthousiasmant qui n'aurait pas dépareillé à la Caméra d'Or cannoise cette année- sans doute avec le magnifique Mustang- est une vraie petite perle, sensible et d'une grande beauté plastique.
Là encore, un making off intéressant mais un peu trop superficiel pour raconter comme il se doit cette belle oeuvre...dommage...
3. Code Mementum- TF1 vidéo- 3 février
Changement de registre différent : on quitte le film d'auteur pour aller sur les rives du thriller d'action survitamine sorti directement en E vidéo en novembre dernier et qui permet à la sublissisme Olga Kurylenko de tenir la tête d'affiche après avoir servi de 'joli) faire valoir dans des grosses productions comme Hitman", "Quantum of solace"et "Oblivion"
Etonnamment, ce film d'action, où le scénario n'est pas le point fort, se regarde avec un plaisir coupable comme celui qu'on ressent lorsqu'on regarde une série B d'honorable facture. : ce Code Momentum est plutot soigné dans sa réalisation, et même si le film a tendance à enchainer les scènes d'action de façon un peu monotones, le film rythmé et enlevé bénéficie surtout de la présence de James Purefoy en méchant particulièrement charismatique
Un "Action-Movie" très divertissant à conseiller aux amateurs...
Bonus vidéo :La copie digitale du film + Making of de 12’