En décembre, c'était les 37èmes Rencontres Musicales de Rennes. Ce n'est plus un secret, c'est le grand rendez-vous breton de l'hiver. Et nous n'étions pas les seuls à avoir fait le déplacement. On a pris la température pour vous.
Les groupes se sont enchaînés au Parc Expo de Rennes ce premier week-end de décembre. Les corps se sont réveillés et déhanchés au fil des concerts, les bras se sont levés, la foule a crié, applaudi : encore une fois Jean-Louis Brossard et Béatrice Macé ont rempli le contrat haut la main.
" C'était gigantesque "
Une atmosphère de bonheur a régné sur le Parc Expo tout le week-end. L'euphorie se lisait sur les visages, à l'image de Yoann, 23 ans qui n'a pas été déçu. " J'étudie à Rennes depuis 3 ans. C'était la première fois que je pouvais venir cette année, la question ne se posait même pas, j'ai sauté sur l'occasion ! " Comme beaucoup, il venait pour Vandal, " c'était gigantesque ". S'il a noté quelques concerts mal réglés, tout était pardonné tant le travail de déco des halls était impressionnant, beaucoup plus chaleureux que d'ordinaire.
Les Trans Musicales attirent toujours plus de curieux comme Mélanie, 25 ans, pour qui c'était aussi une première. " Hyper heureuse " de retrouver l'ambiance des festivals qui lui manquait depuis l'été dernier, elle a passé deux excellentes soirées mais complètement différentes. " C'était pas la même cuite, pas les mêmes copains mais l'extase à chaque fois ". " TOP COOL " aussi toutes les générations qui se mélangent aux Trans : " C'est mes parents qui pourraient être là et c'est génial ! "
Mawimbi, la grosse claque
Parlons programmation : chaque fois plus surprenante. Étienne le sait, il est revenu pour la quatrième année consécutive, pas lassé du tout et " moins bourré cette fois " pour profiter à fond des concerts. Il est tombé amoureux de la coupe de Jacques et a fondu pour Mawimbi. Sur la large proposition, il a tout de même noté une grosse déception : Worakls Band, " c'était pire que l'Eurovision. "
Entre deux concerts, on a eu à faire à de joyeux lurons sur leur trente et un pour l'occasion. Cochon, panda ou pingouin, la bande de potes s'était donné rendez-vous le samedi soir pour voir Vandal. Le reste ? Ils n'avaient pas écouté avant de venir mais ils étaient sûrs de découvrir des perles, toujours étonnés de voir le nombre d'artistes découverts aux Trans Musicales : " Y'a deux ans Fakear était là et maintenant, tout le monde l'écoute ! "
Le gros coup de cœur du festival est sans doute Steeve'n'Seagulls, dont on a entendu parlé pendant tout le week-end. Peu après leur concert, on est tombées sur Yasmina, la nouvelle groupie du groupe finlandais, complètement fan de la queue de castor à la David Crocket du guitariste. C'est simple, " à part mon mec, y a rien qui me fait plus vibrer. "
Si vous avez fait attention autour de vous, vous avez peut-être aperçu une petite bande complètement déjantée. Ces habitués qui ne manqueraient pour rien au monde une édition depuis maintenant 15 ans étaient cette année encore venus profiter des concerts. Mais aussi de la boisson. Preuve en est : quand on leur a demandé de nous décrire le festival en un mot, ils ont difficilement enchaîné " différent, cool, mieux que l'année dernière " pour finalement conclure sur un rot aux bonnes effluves chargées de bière. On a trinqué et on les a laissés aller se resservir, pas prêts à s'arrêter. A la vôtre les gars !
Quel bilan ?
" Top Moumoute ! " C'est la description que font Romane et Loubna de l'ambiance et des bénévoles du festival rennais auquel elles attribuent un 20/20. Étudiantes à Rennes, elles étaient venues " chopper l'intellectuel hipster de gauche et parce qu'on aime la musique aussi ". Si le meilleur moment de la soirée reste la dégustation d'huîtres (et oui, on ne trouve ça qu'ici !), elles ont découvert plein de nouveaux groupes et ça encore une fois, c'est " Top Moumoute ! " Elles reconnaissent ne pas avoir été séduites par la Green Room et réservent une gommette rouge à France qui ne " joue qu'une note pendant une heure. 0/20. "
De la musique, des découvertes, de la bière : les Trans Musicales de Rennes sont surtout une pause bonheur, une bouffée d'air frais au milieu de la morosité de décembre. On a eu beau cherché, on n'a trouvé aucun déçu et on sait déjà qu'ils seront tous là l'année prochaine.
Crédits photos : Morgane Lebruman. Adèle Urvoy