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E-santé : un nouvel écosystème veut ubériser la médecine

Publié le 29 janvier 2016 par Pnordey @latelier

Une plateforme de financement participatif, des outils techniques, un accompagnement juridique : plusieurs partenaires s’associent pour lancer HealthShapr et aider médecins et patients à accélérer leurs projets de e-santé.

58% des jeunes médecins estiment que la e-santé aujourd’hui est issue des besoins des professionnels de santé et des patients mais seulement 34% d’entre eux pensent qu’elle est portée par ces mêmes personnes. C’est ce que révèle une étude réalisée du 7 au 20 janvier 2016 auprès d’un échantillon de 250 lecteurs de What’s Up Doc (une revue médicale) et dévoilée lors de la conférence de presse pour le lancement de HealthShapr le 28 janvier.

Selon cette étude, seuls 28% des répondants pensent aux professionnels de santé en tant que principaux acteurs de la e-santé dans les 5 ans à venir, 70% citent plutôt les entreprises de technologies médicales. Ils sont également 62% à considérer que les principaux acteurs de la e-santé seront les grands acteurs du monde de l’information (GAFA, IBM…), et 58% à envisager que ce sera le rôle des startup, qui devront donc s’appuyer sur une caution médicale.

Infographie uberisation

71% des sondés jugent la médecine ubérisable. Source : HealthShapr

Les médecins ont donc une image ambivalente du lien des professionnels du secteur avec la e-santé. Ils sont cependant 71% à juger la médecine ubérisable. C’est-à-dire que la santé, la pratique de la médecine, pourrait être “digitalisée”, “cela ne veut pas dire que le médecin sera supprimé”, précise Fabrice Nabet, président fondateur de Wellfundr. Certains des répondants ont envisagé de tenter l’aventure : 53% des jeunes médecins ont déjà eu l’idée d’un projet de e-santé. Pourtant, 1 sur 2 ne l’a pas réalisé et n’ambitionne pas de le faire à court terme. C’est de ce constat qu’est né HealthShapr, un accélérateur de projets en santé mobile et connecté, destiné aux professionnels de santé et aux patients.   

HealthShapr veut répondre aux contraintes/besoins des jeunes médecins et favoriser l’innovation

L’objectif c'est de leur donner la possibilité de prendre en main la révolution de la santé mobile et connecté en développant les idées qu'ils peuvent avoir mais qu'ils n'ont pas forcément le temps ou les moyens de réaliser”, explique Fabrice Nabet. Et pour cause, ce sont effectivement les contraintes principales citées par les jeunes sondés : 56% d’entre eux estiment que le manque de temps est un obstacle, 46% associent l’absence de réalisation de leur projet à un manque de compétences techniques et à l’impossibilité de les trouver dans leur entourage, pour 31% c’est le manque d’expertise liée au financement de ce type de projet qui est en cause et enfin le doute quant à la valeur de l’idée ou du projet apparaît également dans 17% des réponses.

C’est la raison pour laquelle “HealthShapr propose un programme complet qui va du financement du projet au prototype industriel - si cela concerne un objet connecté - ou à la version bêta du programme pour une application de santé ”, commente le fondateur de Wellfundr. La plateforme de financement participatif dédié à la santé fait en effet partie de cet écosystème de partenaires qui composent HealthShapr. “Avant de pouvoir lancer une idée et s'entourer de compétences techniques il faut pouvoir les rémunérer”, détaille Fabrice Nabet, "l'idée c'est à la fois  de pouvoir communiquer, présenter son idée mais aussi de pouvoir la tester auprès des internautes sur la plateforme. c'est l'avantage du financement participatif par rapport à la BPI et aux autres institutions de financement des projets e-santé, cela permet de voir s'il y a une appétence auprès de l'utilisateur potentiel".

Un écosystème de partenaires pour un accompagnement complet

Outre Wellfundr, le deuxième partenaire de taille dans la création de HealthShapr est IBM, et en particulier Watson Health. La branche Watson Health d’IBM a été créé en 2011 aux Etats-Unis et est déployée cette année sur le continent européen. Ils se focalisent sur le système cognitif, l’intelligence artificielle et le machine learning.

La philosophie Watson Health c'est de mettre à disposition de start-up, industries pharmaceutiques, médecins etc., ses outils (ndlr : de système cognitif) dans un environnement sécurisé pour qu'on puisse capturer un maximum d'information”, présente Pascal Sempé, IBM Watson Health solutions executive. “Et l'idée c'est de pouvoir ainsi, avec nos outils, donner les possibilité à cet écosystème de développer des solutions tout à fait nouvelles qui vont mieux comprendre ce qu'il va se passer avec le patient et permettre aux professionnels de santé de poser un meilleur diagnostic, une meilleure prescription et un meilleur suivi.”

graphique esanté

IBM, OVA Design, Mauna Innovation et Wellfundr forment l'écosystème HealthShapr. Source : HealthShapr

IBM met à disposition d’HealthShapr, Bluemix, sa plateforme d’innovation - basée sur les standard open source - afin de faciliter la construction des applications. “Ce qu'on va voir avec Bluemix, c'est l'émergence d'entreprises qui vont être outillées et ce qui est intéressant avec HealthShapr c'est que ce n'est pas que de la techno c'est aussi un accompagnement, dans la mise en oeuvre, dans la recherche de financement, en terme de design...”, ajoute-t-il. En effet, Ova Design est également membre de l’écosystème de l’accélérateur, tout comme Mauna Innovation.

HealthShapr c’est “un super garage dans lequel on va pouvoir bichonner ces start-up et les accompagner”, affirme Pascal Sempé, enthousiaste. Qu’il soit professionnel de santé ou patient, le porteur de projet reste propriétaire de l’idée et des droits de propriété industrielle et s’implique donc. Les partenaires y trouvent leur compte : Wellfundr se rémunère avec une commission d’environ 5% sur la levée de fonds et IBM octroie un crédit d’usage d’un an aux start-up à travers un programme spécifique pour favoriser l’adoption de Bluemix.

Pour répondre aux besoins des candidats qui seront sélectionnés pour Health Shapr (après la première session d’appel à projet qui démarre le 28 janvier), le partenariat est ouvert et l’écosystème a vocation à grandir. D’autres entités pourrait le rejoindre très prochainement : un label de santé est pressenti ainsi que l’Usine IO.


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