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Singularité – Robert J. Sawyer

Par Felynrah

la_Trilogie_de_la_Singularite.cUne trilogie…

Eveil :

Caitlin, seize ans, jolie, enjouée, surdouée (surtout en maths), est aveugle de naissance. Mais elle est capable de surfer sur la Toile mieux que personne grâce à quelques interfaces et logiciels adaptés. Elle peut retracer dans sa mémoire les itinéraires les plus compliqués qu’elle a empruntés. Elle a la Toile en tête. Ses yeux et ses centres optiques sont parfaits. Mais quelque chose dans son nerf optique transmet mal l’information. Lorsque le professeur Kuroda, spécialiste japonais, lui propose d’essayer une prothèse qui y remédiera, elle saute de joie. Voir enfin… Cependant, ce qu’elle découvre avec son implant est déconcertant. Elle ne voit pas le monde mais un réseau de lignes brillantes. La Toile, le Web. Le World Wide Web. Et tapi dans la Toile, quelque chose – quelqu’un – guette et tente d’entrer en contact avec elle. Une Intelligence. Non humaine.

Veille :

Voici la suite d’Eveil, qui racontait l’émergence d’une Intelligence Artificielle sur le réseau Internet. Caitlin, jeune aveugle de naissance, a recouvré la vision grâce à une prothèse informatique et joue un rôle essentiel dans cette émergence puis dans l’éducation de cette conscience non humaine, Webmind. L’accès progressif de Webmind à la totalité des ressources d’Internet lui confère des pouvoirs surhumains, presque divins. Qui ne manquent pas d’inquiéter le gouvernement américain. Peut-on laisser survivre une entité qui dispose de connaissances et de pouvoirs formidables alors qu’on ignore tout de ses intentions ? Caitlin, qui lui fait une confiance absolue, parviendra-t-elle à la sauver ? Eveil puis Veille renouvellent complètement le thème de l’Intelligence Artificielle. Humain contre machine. Humain et machine. Sommes-nous au bord de la Singularité prédite par Vernor Vinge, l’auteur de Rainbows End ? Ces romans témoignent aussi d’un sens de l’humain rare dans la science-fiction et propre à Robert J. Sawyer. Eveil a été retenu parmi les cinq derniers titres en lice pour le prix Hugo 2010.

Merveille :

Webmind, l’Intelligence Artificielle qui a émergé sur la Toile à la suite de circonstances très singulières, menace-t-elle l’humanité comme le croît le colonel Hume, du programme Watch, qui a juré de la détruire ? Ou bien l’apparition de cette entité aux pouvoirs quasi divins est-elle une chance extraordinaire pour l’humanité, comme le pense Caitlin Dexter, la jeune ex-aveugle dont la prothèse a tout permis ? Quel rôle jouera le grand singe Chobo, l’autre intelligence non humaine de la planète, dans l’effort de Webmind pour convaincre les humains de ses bonnes intentions ? La réponse se trouve-t-elle en Chine ? Une trilogie un peu enfantine mais qui a le mérite de poser des questions de fonds sur pas mal de sujets. C’est d’ailleurs assez troublant. Lorsque j’ai commencé à la lire, j’avoue avoir trouvé l’écriture à la limite du simpliste. Mais comme tout ce qui est simple, cela se lit facilement et vu que l’histoire s’enchaine bien, on a envie d’en savoir plus. Je pense qu’on est néanmoins plus sur de la littérature pour adolescent que pour adulte… vu que l’on a affaire à une jeune fille de 16 ans, avec des problèmes d’une adolescente de 16 ans ! La partie romance est fort heureusement fort légère. Donc cette trilogie, au niveau questions de fonds est beaucoup plus profonde qu’il n’y parait. Nous assistons à la naissance d’une intelligence artificielle. Une intelligence dotée d’une conscience. Et on peut s’interroger sur ce « qu’est une conscience ? » Sur nos réactions face à l’inconnu. Devons-nous avoir peur de ce que nous ne connaissons pas ? Sur quoi nous basons-nous pour évaluer une menace ? Comment réagirions-nous si nous rencontrions un jour des extra-terrestre ? Peur ? Malaise ? Confiance ? Et plus profondément, comment réagissons-nous face à l’inconnu ? En somme, cette trilogie est pas si mal. Je ne dirais pas qu’il s’agit d’un chef d’oeuvre mais sa lecture est plaisante et les questions posées sont suffisamment intéressantes pour que l’on s’y attarde.

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