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Mes dernières lectures #2

Par Alittlepieceof @Alittle_piece

2 romans et un recueil de pensées sur la sobriété, 3 univers totalement différents pour 3 lectures entre réflexion et émotion.

L'insoutenable légèreté de l'être de Milan Kundera Mes dernières lectures #2

Tomas et Teresa sont les deux pôles du roman. Faut-il choisir de porter le poids du passé sur ses épaules, comme Teresa qui ne peut se passer de la Tchécoslovaquie, qu'elle a pourtant fuie après le Printemps de Prague, de même qu'elle ne peut vivre sans Tomas, ce mari qu'elle chérit d'un amour jaloux et, par-là, à jamais insatisfait ? Ou bien faut-il préférer à cette pesanteur la légèreté de l'être qui caractérise Tomas et Sabina, la maîtresse amie qui seule peut comprendre le médecin séducteur explorant les femmes comme s'il disséquait des objets d'étude au scalpel ? Ne sachant quelle orientation est la plus supportable, le roman offre tour à tour le regard des différents personnages. Même le chien Karénine a droit au chapitre. Mais ce ballet incertain teinté d'irréalité apparaît vite comme une interrogation dialectique qui oscille entre réflexion et délire poétique pour aboutir à la conclusion que la pesanteur et la légèreté, pareillement insoutenables, ne procèdent jamais d'une décision véritable. -Sana Tang-Léopold Wauters

L'insoutenable légèreté de l'être est le cinquième roman de Milan Kundera, écrit en 1982 et publié pour la première fois en 1984, en France. C'est le premier que je lis de cet auteur et surement pas le dernier puisqu'à Noël j'ai eu ses œuvres éditées aux éditions La Pléïade. Un auteur que je découvre donc en ayant choisi par le titre qui m'attirait le plus sans tenir copte de la chronologie des textes.
J'ai beaucoup, beaucoup aimé cette lecture ! Mais j'ai bien du mal à trouver quoi en dire...parce qu'il y a trop à en dire... A chaque page j'avais envie de prendre des notes tant cela m'inspirait, m'interrogeait, me touchait... Mais je ne l'ai pas fait et tout s'est enfoui pour ne laisser aujourd'hui qu'une sensation de lecture indispensable, incontournable...
Il serait simpliste de croire que Kundera narre une histoire d'amour et tellement réducteur... Si la toile de fond est bel et bien l'amour c'est pour l'auteur une manière d'aborder de bien des thèmes, de bien des émotions, de bien des introspections....
L'Insoutenable légèreté de l'être traite de plusieurs thèmes, et place, au centre de tout, des personnages incarnant de grandes idées. Parmi eux, Tomas oscille entre le libertin et l'amoureux passionné, alors que Tereza, brigue l'amour pur et que Sabina poursuit la légèreté.
Nietzsche, Descartes... servent de point de départ à la réflexion. Au loin aussi, la Tchécoslovaquie et son histoire meurtrie, l'occupation russe, le communisme...l'identité.
Il y introduit aussi sa définition du kitsch, c'est-à-dire ce qui nie les côtés laids de la vie et n'accepte pas la mort : " Le kitsch est la négation de la merde " (il s'agit en somme de toute idéologie : kitsch catholique, protestant, juif, communiste, fasciste, démocratique, féministe, européen, américain, national, international, etc.).
Un grand roman dont, si je ne sais trouver les mots pour vous en parler, j'ai tiré quelques citations que j'ai pris le temps de noter vers la fin de l'histoire pour vous en donner un aperçu.

Citations :

  • La vie humaine n'a lieu qu'une seule fois et nous ne pourrons jamais vérifier quelle était la bonne et quelle était la mauvaise décision, parce que, dans toute situation, nous ne pouvons décider qu'une seule fois. Il ne nous est pas donné une deuxième, une troisième, une quatrième vie pour que nous puissions comparer différentes décisions.
  • Lorsque le coeur a parlé, il n'est pas convenable que la raison élève des objections.
  • Tant que les gens sont encore plus ou moins jeunes et que la partition musicale de leur vie n'en est qu'à ses premières mesures, ils peuvent la composer ensemble et échanger des motifs (comme Tomas et Sabina ont échangé le motif du chapeau melon) mais, quand ils se rencontrent à un âge plus mûr, leur partition musicale est plus ou moins achevée, et chaque mot, chaque objet signifie quelque chose dans la partition de chacun.
  • La force secrète de son étymologie baigne le mot d'une autre lumière et lui donne un sens plus large : avoir de la compassion ( co-sentiment), c'est pouvoir vivre avec l'autre son malheur mais aussi sentir avec lui n'importe quel sentiment: la joie, l'angoisse, le bonheur, la douleur.
  • Nous avons tous besoin que quelqu'un nous regarde. On pourrait ranger en quatre catégories. Selon le type de regard sous lequel nous voulons vivre. La première cherche le regard d'un nombre infini d'yeux anonymes, autrement dit, le regard du public. [...] Dans la deuxième catégorie, il y a ceux qui ne peuvent vivre sans le regard d'une multitudes d'yeux familiers. Ce sont d'inlassables organisateurs de cocktails et de dîners. Vient ensuite la troisième catégorie, celle de ceux qui ont besoin d'être sous les yeux de l'être aimé. Leur condition est aussi dangereuse que celle du 1er groupe. La quatrième, plus rare, ceux qui vivent sous les regards imaginaires d'êtres absents.
  • La vraie bonté de l'homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu'à l'égard de ceux qui ne représente aucune force. Le véritable test moral de l'humanité ce sont ses relation avec ceux qui sont à la merci : les animaux. Et c'est ici que c'est produite la faillite fondamentale de l'homme, si fondamentale que tous les autres en découlent.
La puissance de la modération : Fragments de Pierre Rabhi
Mes dernières lectures #2

Entre philosophie et poésie, ce florilège de citations de Pierre RABHI offre un saisissant aperçu de sa pensée.
Plus de trois cents citations extraites de ses écrits et de ses nombreuses conférences ou entretiens viennent ainsi résumer avec élégance l'essentiel de son message.
Hymne à la Terre-Mère, critique de la modernité, appel à l'insurrection des consciences et à la sobriété : chacune des phrases du penseur agro-écologiste résonne comme un éclat de vérité.
La puissance de la modération, élément clé de sa pensée, est mise à l'honneur tant dans le fond que dans la forme de ce nouveau recueil.
Un livre qui s'adresse autant aux lecteurs déjà conquis par l'œuvre et la plume de Pierre Rabhi, qu'à ceux qui souhaiteraient en découvrir la sobre sagesse.

J'aime beaucoup Pierre Rabhi et sa démarche " Vers la sobriété heureuse " mais là, j'avoue, ce livre m'a beaucoup déçue. Je n'en comprends pas très bien le but. Il ne s'agit que de phrases déjà dites ou écries par l'auteur, simplement condensées dans ce petit recueil et rangées par thème. Elles sont sorties de leur contexte, ce qui pour moi leur enlève toute leur essence. Elles n'en restent pas moins justes et marquantes, pour la plupart mais...vraiment je ne vois pas pourquoi ce livre a été édité ! Je vous conseille plutôt ses précédents ouvrages.

Juste avant le bonheur d'Agnès Ledig
Mes dernières lectures #2

Julie, 20 ans, qui élève seule son fils Lulu est caissière dans un supermarché. Elle attire l'attention d'un client, quinquagénaire aisé à nouveau célibataire.
Généreux et désintéressé, Paul invite Julie à passer quelques jours dans sa belle villa de bord de mer en Bretagne. Ils y retrouvent Jérôme, le fils de Paul, qui se remet mal du suicide de sa jeune femme. Gaieté et optimisme reviennent grâce à l'attachante présence du petit Lulu. Mais au retour, c'est le tragique accident de voiture et Lulu meurt après un long coma. Une chaîne de soutien, d'affection et de tendresse se forme autour de Julie. Avec elle, à travers elle, des êtres désemparés tentent de réapprendre à vivre et de saisir une deuxième chance. La force des épreuves surmontées, l'espoir d'un nouvel amour, ainsi qu'une bonne dose d'intelligence et d'humour peuvent réussir ce miracle.

Voilà un roman " Feel good ", le genre de roman que l'on lit sans réfléchir, la tête vide, et dans lequel on se laisse simplement porté par les mots et les émotions. Une lecture qui ne demande aucun effort, le lecteur n'a que se laisser porter. Un roman qui se lit donc très vite. L'histoire est assez simple, version conte de fée des temps modernes si ce n'est que, au moment où l'on penserait avoir trouvé la fin (à peine quelques chapitres avant le milieu du récit), l'auteur nous assène un gros coup de massue derrière les oreilles sans crier gare. L'histoire change alors et le lecteur doit adopter une toute autre perspective... mais pour très peu de temps car une fois le choc passé, les ficelles s'avèrent à nouveau très, très grosses.
On se laisse pourtant prendre au jeu car évidemment les personnages sont attachants. Moi j'ai plongé la tête la première et j'avoue que j'ai eu bien du mal à lâcher le livre une fois l'histoire débutée. Une telle lecture fait du bien après un Kundera qui demande une grande concentration. Les lire l'un à la suite de l'autre était une bonne idée. Un lecture reposante en quelques sortes.
Je me suis donc attachée à Julie, à Paul, à Jérôme, même à Caroline (que je trouve pourtant agaçante), à Lulu évidemment... J'ai souri de leurs échanges verbaux, de leur taquinerie mutuelle, j'ai pleuré lorsqu'ils pleurent... Car le thème central de ce roman c'est le deuil. Il faut passer quelques chapitres pour s'en rendre compte car au départ l'histoire ressemble vraiment à une comédie romantique. Seulement... il y a des petites choses qui m'ont semblé un peu grosses...je n'ai jamais vécu de deuil direct (mes grands parents lorsque j'étais petite on ne peut pas dire que je m'en souvienne vraiment) et je ne sais pas comment je réagirais le jour où j'y serais confronter, personne ne sait... Mais tout de même... 3 mois pour se remettre du suicide de sa femme... j'ai du mal à y croire, même avec toute la meilleure volonté du monde... Enfin c'est ce que je pense.
Là où l'auteur frappe fort, direct dans le coeur c'est lorsqu'elle aborde la mort d'un enfant. La plus grande perte qui soi. Car quoi de plus terrible, de plus innommable, de plus destructeur, de plus inhumain que la perte de son enfant ? C'est inimaginable. On ne donne pas la vie pour voir son enfant partir avant soi, devoir dire adieu à la chair de sa chair... Qui peut survivre à cela ? Je n'ose y penser...
L'auteur a été confronté à la perte d'un enfant elle sait de quoi elle parle et son récit sent le vécut c'est indéniable. Elle parle aussi très bien de l'entourage de celles et ceux qui vivent un deuil et combien il est difficile de trouver les mots, de trouver sa place dans ces moments tragiques... Bref elle sait de quoi elle parle et elle sait faire passer l'émotion.
Il y a énormément de bons sentiments derrière tout ça, et il faut le prendre comme tel. Le message est beau, vivez tant qu'il est encore temps, vivez au jour le jour, soyez heureux quoiqu'il advienne, prêtez attention aux petits bonheurs qui jonchent le quotidien, même quand tout va mal... C'est un roman dans l'air du temps. Mais la redondance du récit et la fin sans surprise m'ont rendue la fin du livre un peu lourde. Les ficelles sont un peu grosses dans les derniers chapitres.
Je rangerais Ledig dans la famille des Musso, Gavalda et Levy... des romans sans grande écriture mais remplies de grandes émotions.
Idéal pour prendre une bonnes dose de rire, de sourire mais surtout de larmes.

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