par Didier Testot.
Devenu investisseur, son expérience auprès des PME est aussi passionnante. Comment voit-il aujourd'hui notre système ? C'était l'objet de l'interview diffusé sur la Web Tv cette semaine à l'occasion de sa nomination à la présidence de Smile & Pay, une #Fintech qui facilite les transactions pour les TPE notamment.
Extraits de l'interview :
Renaud Dutreil – Président Smile & Pay : D’abord, il y a énormément d’argent en France. Vous savez que nous sommes un pays qui épargne beaucoup, donc les Français mettent de l’argent de côté. La question est de savoir, s’ils le mettent de côté, est-ce qu’ils le mettent au bon endroit ? Est-ce qu’il faut le mettre dans l’assurance vie essentiellement ? Est-ce qu’il faut en distraire une partie vers des projets peut-être plus risqués, mais qui vont rapporter beaucoup plus et notamment tout ce secteur des entreprises innovantes ? Évidemment, la réponse est oui. Il faut investir dans l’innovation. C'est beaucoup plus intéressant en termes de retour sur investissement, mais c'est aussi participer à la création de la France de demain. Donc, la France est un formidable pays pour les entrepreneurs. Nous sommes aujourd'hui une terre d’entrepreneurs. Le système est hostile. Le système, on va dire, public. Il est plutôt hostile aux entrepreneurs. Il n’y a pas de reconnaissance, si vous voulez, sociales des entrepreneurs. On les regarde un petit peu comme s’ils étaient des vilains petits canards dans l’environnement français. C'est une erreur majeure. Ce sont nos héros, ce sont nos champions. Ce sont ceux qui vont demain porter les couleurs de la France et aussi créer de la richesse et de l’emploi pour tout le monde. Donc, il faut les encourager. Et la meilleure façon de le faire, c'est de les soutenir financièrement, avec évidemment tous les conseils qui peuvent garantir que les projets sont sérieux et qu’ils sont bien managés."
Web TV www.labourseetlavie.com : Alors, le mot de la fin. En 2015, en 2016, on n’a pas arrêté de parler des start-ups, la France "start-up nation". Et puis on en oublierait presque les PME et les ETI.
Renaud Dutreil – Président Smile & Pay : "Quand j’étais ministre, j’avais expliqué les choses comme ça : il y a les souris, il y a les gazelles et il y a les éléphants. Et nous avons en France besoin de gazelles, donc d’entreprises de taille intermédiaire qui sont capables de grandir et de devenir des entreprises de taille mondiale. Alors, qu’est-ce qu’il leur faut ? D’abord, il faut qu’elles dépassent le marché français. Le marché français en tant que tel est un marché trop étroit pour constituer des entreprises de taille intermédiaire. Donc, il faut aller à l’international. L’international aujourd'hui, ce n'est pas seulement l’Europe, c'est l’Amérique du Nord. C'est un marché extrêmement dynamique aujourd'hui. C'est la partie du monde où la croissance est la plus forte. Et puis c'est évidemment l’Asie où il y a une très forte reconnaissance du savoir-faire français et des produits français. Donc, il y a des débouchés, il y a des possibilités, mais il faut y aller. Ça, c'est la première chose. Deuxième chose, il faut que le financement accompagne cette croissance. Et troisièmement, il faut une flexibilité qui n’existe pas aujourd'hui en France, notamment en matière de droit du travail ou en matière de droit fiscal. Il faut que ces entreprises aient le sentiment d’évoluer dans un environnement qui les soutient et non pas dans un environnement qui les considère comme des coupables ou alors des empêcheurs de tourner en rond. L’environnement participe à l’efficacité des ETI. Et je crois qu’aujourd'hui, les Français sont conscients qu’ils ont
besoin d’entreprises de taille intermédiaire."Vidéo à découvrir sur ce lien : http://www.labourseetlavie.com/videos/l-interview/renaud-dutreil-president-de-smile-pay-nous-avons-voulu-democratiser-l-outil-de-paiement,2263.html