Luc Besson, Michel Onfray: voilà deux personnalités françaises que tout le monde connait ou presque, et qui, bien que diamétralement opposées sur bien des points, ont un point commun: celui d'être constamment sous les feux des projecteurs ( même si Onfray cherche plus à l'être que Besson) et d'être plus souvent décrié qu'adulé, notamment par leur milieu professionnels...
Deux biographies sorties pratiquement le même jour et dans lesquels nous nous sommes plongés tendent justement à sonder leurs mystères et la première d'entre elle est largement moins hagiographique que la seconde..
1.Luc Besson, l'homme qui voulait être aimé ( Flammarion)
« Pour ce Noël, Luc a demandé en cadeau un appareil photo, un Minolta ST101 équipé d’un objectif 50 millimètres. Il le désire, il n’en peut plus d’attendre, son attirance pour l’image est déjà forte. "Et c’est alors que son beau-père refuse, explique ce proche souhaitant demeurer anonyme. Luc ressent un sentiment d’injustice. Plus que par la revanche, c’est quelqu’un qui a toujours été transcendé par le sentiment d’injustice, qu’elle soit vraie ou pas d’ailleurs…. »
"La première biographie non autorisée de Luc Besson": le gros bandeau rouge qui barre la couverture du livre "Luc Besson, l'homme qui voulait être aimé" de Geoffrey Le Guilcher, ex journaliste aux Inrocks et le fait que l’auteur du livre a justement travaillé pour une presse réputée intello et cinéphile ne laisse peu de doute sur le fait qu’on aura pas le droit à une énième hagiographie sur la vie et la carrière du plus grand réalisateur français- si on mesure en poids économique sur le marché international.
Au contraire, cet ouvrage va s'attacher à creuser sous le vernis pour savoir comment Luc Besson a réussi à devenir ce business man incontournable qui a converti en or pratiquement ce qu’il a touché, tout en restant bien mal aimé, non pas du public( il a connu des succès publics immenses) mais de la profession et des médias.
Cette biographie, parue chez Flammarion le 13 janvier dernier revient donc aux sources du phénomène pour tenter de comprendre comment ce géant du cinéma français est devenu incontournable quasiment dès son premier film en en 1983 (Le Dernier Combat).
Une vie marquée par un immense besoin d’exister et une avidité reconnaissance et de richesse pour une personnalité qui garde une bonne part de mystère et de complexité
On aurait certes aimé plus d’analyse cinématographique de ses films qui ne sont visiblement pas forcément la tasse de thé de l’auteur, et sans doute un peu moins de pages sur les histoires financières et judiciaires de Besson, mais impossible en même temps d’éluder ses années passées au sein de son empire EuropaCorp; et de sa toute-puissance en tant que producteur …
Le livre s’attarde longuement sur les amitiés de Luc, qui n’ont jamais résisté aux temps et aux rivalités professionnelles et sur la soif de reconnaissance notamment par le milieu et par les médias qui l’ont si souvent snobé d’un cinéaste qui se rêverait l’égal de Spielberg, Lucas ou Cameron, en terme de puissance et de contrôle… un rêve peut-être très prochainement atteint avec son nouveau film Valerian dont le tournage a démarré récemment et qui devrait continuer à amener Mister Besson tout en haut des cimes, économiques à défaut de cinématographiques…
2. Michel ONfray ou l'intuition du monde ( Le passeur édition)
« Pourquoi pas une vaste université populaire, conçue comme une école qui recommencerait toutes les écoles rêvées, qui annulerait tous les pensionnats destructeurs ? Un jour il faut bien se fabriquer une maison onirique à sa mesure, un château dans les airs pour poser des fondations dessous. »
Mise en abime poétique, Adeline Baldacchino, essayiste et poète se plonge dans l’œuvre poétique du philosophe Michel Onfray. Onfray l’hédoniste dur à cuire, tantôt trop à gauche, tantôt trop à droite n’est pas qu’un homme de polémique. Relecture de toute son œuvre par le prisme de la poésie, Michel Onfray apparait comme un philosophe absolu qui a choisi « le parti de la vie », une prise de conscience de l’amour du destin pour donner un sens à la vie.
« Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égard ni patience » Oui , Onfray mérite beaucoup plus que le jugement médiatique qui a tendance à le lyncher sans autre forme de procès, et Adeline Baldacchino, par son regard, son analyse universitaire et ses lunettes poétique, relit le philosophe, le pense et le panse.
Un livre vivant, érudit et indispensable pour les inconditionnels du fondateur de l’Université Populaire.
Michel D