Du 25 janvier au 19 mars 2016
Vernissage en présence de l'artiste le 13 février à partir de 17h30
" J'avais besoin d'un poumon m'a dit l'arbre : alors ma sève est devenue feuille, afin d'y pouvoir respirer. Puis quand j'eus respiré, ma feuille est tombée, et je n'en suis pas mort. Mon fruit contient toute ma pensée sur la vie "André Gide.Plus de quarante photos.Une théâtralisation des forêts pyrénéennes enrobées de la lumière de l'aube qu'un oeil sensible et amoureux donne en partage.
C'est dans les forêts pyrénéennes que Bruno Blais se sent bien, seul, au petit matin, dans le silence de cette nature sauvage que transfigure la lueur de l'aube. " La solitude n'est pas un fardeau, elle permet d'approfondir l'émotion de l'instant, d'aspirer à être témoin et chercheur, d'essayer de trouver la bonne place, de favoriser une fusion dynamique des éléments. Patience et sentiments...ne pas se lasser et revenir saison après saison...il n'est pas question de tourner en rond, l'exploration reste incessante et minutieuse, chaque détail compte, sans oublier l'importance de la lumière... "
Ce sont des atmosphères irréelles, des lumières vives de contrejour qui traversent des nuées lactescentes, irradient les sous-bois. Le brouillard enfume les lointains, densifie les profondeurs. La neige exacerbe les rondeurs, ouatine les reliefs, efface les contours. Les arbres, élancés, brisés, dénudés par l'hiver, ou toujours revêtus, sont la matière vivante de Bruno Blais, " Parfois je regrette de ne pouvoir échanger de vive-voix avec tous ceux qui m'entourent, et je ne saurai jamais s'ils ont apprécié cette approche passionnée, ma volonté de rendre hommage à leur langage muet, à leur mystérieux sens
de la mise en scène ; je les remercie de répondre à un besoin existentiel profond ". On chemine dans ce passage silencieux de l'ombre à la lumière avec une certaine sérénité doublée d'une pointe d'inquiétude, car au-delà, c'est l'inconnu, c'est le mystère. La forêt est ce lieu irréel qui protège, ressource, et donne à penser la vie. L image transcende la nature et nous plonge dans un univers fragile, immatériel et intemporel. " Que l'importance soit dans ton regard, non dans la chose regardée " A. GIDE Anto Alquier Les citations d'André Gide ont été choisies par Bruno Blais La Galerie Bleue, collège VAL d'ADOUR à Riscle (32)Le cadrage est rigoureux, souvent frontal. L'absence d'horizon enclot l'espace sans lointain ni perspective. La succession ordonnée de plans en gris veloutés promène l'œil dans un espace diffus et mystérieux. Le tirage est réalisé sur papier japonais fine art Awagami par le labo Taos. Cette étroite collaboration entre le photographe et le tireur donne un rendu tel, que par la richesse des nuances de gris, la finesse des détails, la profondeur des ombres
et des lumières, nous avons la sensation d'être là, dans la paysage , à la place du photographe, juste au moment du déclenchement. Pour photographier ainsi il faut l'amour et la compréhension de la nature. Il faut être un infatigable marcheur à la recherche du moment espéré qui réunit le " sujet-paysage ", l'intemporalité et la lumière. " La répétition inépuisable des mêmes chemins me pousse à dépasser les limites d'un regard trop superficiel sur l'existence " Dès lors, de cet instant magique naît une photographie d'exception, d'une grande pureté.