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Chocolat, film de Roschdy Zem

Par Mpbernet

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Omar et Fred, un duo d’humoristes en noir et blanc … qui joue aujourd’hui chacun de son côté avec succès. Coïncidence, signe ? Juste en sortant du cinéma où nous avons vu le film de Roschdy Zem, je croise à la boulangerie Fred Testot. Mais c’est Omar Sy que j’avais justement dans la tête, qui va faire un carton dans ce biopic largement adapté de la réalité – c’est ce qu’on appelle la licence poétique – et néanmoins efficace. Un bon vrai mélo destiné au grand public, plein de bons sentiments et délivrant un message anti-raciste, hélas encore de la plus grande actualité et nécessité. Un plaidoyer pour la diversité au cinéma comme dans le travail.

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Autant la reconstitution du Paris du début du XXème siècle est minutieuse, autant le scénario prend des libertés avec la vérité historique, mais c’est pour faire pleurer le spectateur et lui faire toucher du doigt certaines vérités encore bien vivaces … Comment la servitude et la soumission sont insupportables, comment on s’éveille à la conscience politique en prison, comment les personnes différentes sont le plus souvent craintes et méprisées, ridiculisées, maltraitées, combien il est difficile et risqué, lorsqu’on maîtrise un savoir-faire, de chercher à faire autre chose, comment la maladie et la précarité la plus forte guette les saltimbanques, aujourd’hui comme hier.

Un film où emmener les enfants, qui va faire couler bien des larmes et réjouira les amoureux du cirque. On y admire les performances des deux acteurs principaux, Omar Sy et, encore plus, James Thierrée. Omar Sy, on le connait et on l’aime. Sans surprise, il fait du Omar Sy, même triste (on y croit un peu moins …).

Il a certainement beaucoup travaillé ses facéties colwnesques. James Thierrée – très peu connu en France – est un grand acteur et un expert en art du cirque. Il n’a pas besoin de forcer son talent dans les numéros reproduisant fidèlement ce que l’on a conservé, notamment grâce aux films des frères Lumières – des gags de la fine équipe où il était le personnage dominant. Son regard, sa « gueule » et son jeu sensible tout en nuances en font un tragédien remarquable. Et, je ne sais pas si cette ressemblance a été ou non accentuée volontairement par la coiffure, il fait irrépressiblement penser à son grand père, l’illustre Charles Chaplin.

A côté de ces deux principaux protagonistes, une pléiade d’acteurs de talent : Olivier Gourmet, Noémie Lvovsky, les frères Podalydès, Frédéric Pierrot, Olivier Rabourdin, Xavier Beauvois, Thibault de Montalembert mais aussi Alice de Lencquesaing et Clotilde Hesme. Des décors réalistes, de superbes costumes et la musique de Gabriel Yared … tout pour faire un bon film. Pas un film génial, mais du travail sérieux : une histoire d’association qui réussit puis se brise, une intrigue « arrangée » comme le rhum, en somme. Un récit édifiant romanesque, en noir et blanc …

James Thierrée


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