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« Les nudités » - Du conte Mésopotamien

Publié le 08 février 2016 par Joss Doszen

« Adalala vit qu’à Sumer, comme l’en avait prévenu le satrape royal, il n’y avait de femmes que de prostituées. Leur commerce se faisait partout. Il n’y avait point de maison close, point de rue chaude, tout Sumer était un bordel : se rues, ses commerces, ses temples, ses chaumières. Et comme la réputation faisait des Sumériennes des femmes tendres comme le miel du matin et voluptueuses comme la braise du soir, toute la Mésopotamie, des gens de Terka aux gens d’Our et des gens d’Assur aux gens de Mari, défilait à Sumer, et tout Sumer était en proie à une épidémie de syphilis. »

"Les nudités" - Barly Loubota

« Les nudités » de Barly Loubota ; voilà un - petit - livre qui se déguste - trop - bien vite. Il se lit d’une traite, sans à coup, de façon fluide et régulière. Il surprend par son originalité, par l’effort qu’à fait l’auteur pour nous offrir une écriture taillée dans le roc de l’anté-histoire. Et, j’en suis encore plus désolé de ma déception.

Le pire c’est que ce n’est pas parce que je n’ai pas aimé. J’ai même été, au début, agréablement surpris qu’un auteur congolais nous offre une sorte de conte qui se déroule en Mésopotamie et qui s’écrit dans un style très "Livre de l’Exode" de la Bible.
Les débuts de l’histoire de Adalala m’ont replongé dans mes années de catéchumène, quand, entre deux psalmodies, nous apprenions les histoires des "héros" du premier Testament. Les premières pages nous ramènent à Daniel et la femme de Potifare, pour les (fins) connaisseurs.

« Les nudités » - Du conte Mésopotamien

Mais très vite ça se gâte . en cinquante pages l’auteur nous aligne une foultitude d’histoires qui partent dans tous les sens, qui sautent du coq à l’âne et cisaillent le fil de la logique. L’ascension de Adalala, son côté Super-man qui sauve tous les royaumes babyloniens serait digne des plus grands péplums - de série Z - hollywoodien. On ne pourra pas faire revivre Yul Brynner mais, de grâce, pas de Dwayne Johnson, mais une Vivien Leigh dans le rôle de l’intrigante femme de Phalazar...

Certains des trop nombreux fils de l’histoire auraient pourtant gagnés à être mieux exploités , à être densifiés. Et même toutes les amorces d’intrigues sont intéressantes, mais pas en cinquante pages... Dix fois plus aurait été un minimum pour avoir un récit vraiment intéressant. Ajouté à cela, la multitude de personnages qui interviennent, en si peu de temps, donne le tournis, nous perd. Le final avec la belle Sémiramis, bien que donnant un happy-end bienvenu, nous fait douter de la cohérence de Kronos, le dieu du temps

« Les nudités » - Du conte Mésopotamien

Bref, sympathique découverte et déception face à ce potentiel mal ou inexploité.


Les Nudités

Barly LOUBOTA

Éditions Edilivres


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