Magazine Culture
Le livre :
Revers de la médaille d'Olga Lossky aux éditions Denoël, 304 pages, 18 € 90. Publié le 14 janvier 2016
Pourquoi cette lecture :
Il s'agit d'un partenariat avec les éditions Denoël. J'ai choisi ce titre car du côté de mon mari, ils sont d'origines Hongroises pour le côté paternel et j'aime découvrir même par le biais de la fiction ces racines.
Le pitch :
Fin des années trente. Pàl est un jeune artiste hongrois de 26 ans, étudiant à la faculté des beaux-arts de Budapest. En quête de modèle pour un projet de médaille, il fait la connaissance d'une jeune pianiste, Erzsebet. Fasciné par sa beauté, il réalise son portrait. C'est avec cette esquisse qu'il remporte le prestigieux concours organisé par la Monnaie de Budapest. Pourtant, en raison de sa judéité, Pàl ne reçoit pas le prix qui lui était promis. Tandis que les troupes d'Hitler envahissent l'Autriche, Pàl se résigne à quitter Erzsebet, sa famille et son pays pour chercher en Italie la reconnaissance de son talent. Les années passent... Nous sommes dans l'après-guerre. Installé à Londres, l'artiste - assisté de sa femme, la fidèle Nicky - est devenu l'un des plus illustres médaillistes de son temps. Musiciens, peintres et hommes politiques font appel à lui, depuis qu'il a été choisi par la reine d'Angleterre pour immortaliser son couronnement. C'est au tour du pape de solliciter Pàl. Le médailliste hésite, de peur d'être confronté, lors de son séjour romain, à des souvenirs de jeunesse qu'il cherche à oublier. Dans les derniers jours de sa vie, Pàl, résigné au déclin de ses capacités, jette un regard rétrospectif sur son oeuvre. Sous les traits d'un jeune garçon, dont le visage lui rappelle étrangement quelqu'un, se dessine cependant une réponse inattendue. On retrouve dans Trois visages d'un artiste la belle et captivante écriture d'Olga Lossky, qui, après l'univers libanais de La Maison Zeidawi , nous plonge dans le destin d'un homme d'exception, marqué par son époque.
Ce que j'en pense :
Inspiré par des faits réels, ce roman reste une fiction qui est plausible et j'avoue que j'apprécie beaucoup. Il y a un cachet authentique sans pour autant l'être et en réalité peu importe du moment que c'est une alternative crédible. Je ne recherche pas la "vérité" à tout prix.
Pour en revenir au contenu même de ce roman historique, je trouve intéressante cette "étude" de cas. Un médailliste, ce n'est pas fréquent. Là aussi, il y a de la portée dans ce métier, cet art même. Beaucoup de symbolique.
Lecture aisée, je reprocherai tout de même une certaine lenteur et des redites qui ralentissent l'intrigue sans que cela soit bénéfique pour quoique ce soit ou pour quiconque à mon sens. Ma remarque est surtout valable pour la première partie du roman. Ensuite, je les ai moins ressenti, soit parce qu'elles avaient disparu, soit parce que j'étais trop plongée dans la destinée de Pàl pour y prêter attention. Cependant passé ce petit désagrément, j'avoue que j'ai lu le reste de l'ouvrage avec avidité. J'en ai été très surprise moi-même, mais c'est un fait. Plus j'avançais dans ma lecture et plus j'étais accro. Un paradoxe ? Oui mais je ne vais pas m'y attarder plus que cela car ce n'est pas mon premier, ni même mon dernier !
Une belle épopée où l'on traverse les âges : jeunesse, maturité et vieillesse, mais aussi l'Histoire, la nature humaine, les arts, le pouvoir, les régimes politiques...
Une existence bien remplie, mais pas forcément avec l'essentiel, mais je préfère vous conseiller de lire ce livre car il ne devrait pas vous laisser indifférent. Il est trompeur et cache bien son jeu pour le meilleur.
Et s'il fallait mettre une note : 14 / 20