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GOLEM, roman par Pierre Assouline

Par Mpbernet

GOLEM

Disons d’entrée de jeu que je suis fan des œuvres de Pierre Assouline, ayant lu plus de la moitié de ses romans (dont Lutétia et Sigmaringen)  et plusieurs de ses biographies (L'homme de l'art - D.H. Kahnweiler, Albert Londres, Simenon, Hergé, Le dernier des Camondo, Paul Durand-Ruel), qui font aujourd’hui référence. Très admirative aussi de la culture et des traditions juives, sans les connaître aussi bien que je le souhaiterais. Golem avait donc tout pour me plaire.

Cependant, je ne pense pas, tout en l’espérant sincèrement pour l’auteur, qu’il atteigne les 100000 exemplaires, à l’instar de l’ouvrage-source de l’auteur autrichien Gustav Meyrink (1868 – 1932) qui sert de point de départ à cette réflexion médico-philosophique en forme de thriller, qui fait aussi référence à un film expressionniste tourné en 1920.

Le Golem est un humanoïde d’argile créé par le Maharabal de Prague au XVIème siècle, dont le front est orné du mot « emet » qui signifie vérité, mais que l’on peut faire revenir à la poussière en effaçant la première lettre pour obtenir le mot « met » qui signifie mort.

Le héros de ce Golem-là, Gustave Meyer, est un grand maître des échecs hypermnésique et épileptique. Il est soudain accusé du meurtre de son ex-femme, une blogueuse d’alerte pourfendant les turpitudes des laboratoires pharmaceutiques, et disparaît à travers l’Europe pour éviter le commandant de police – la belle Nina – qui souhaite l’interroger et démasquer lui-même le criminel.

Une intrigue très convenue. Polluée par une histoire bien peu crédible de manipulation neurologique –  la conspiration des transhumanistes téléguidée par la NASA et GOOGLE – dont le héros s’estime victime, tout comme le pauvre Golem de la légende du rabbi de Prague.

der Golem

Cette critique féroce des cénacles (ou sectes ?) pseudo-scientifiques est cependant moins drôle que celle de Laurent Binet dans « La septième fonction du langage ».  Une de plus, mais pas très crédible. Une évocation de l’angoisse de certains hommes se sentant soudain devenir étrangers à eux-mêmes, la crainte intime d’être manipulé par des forces incontrôlables. Pour ma part, je n'ai à aucun moment adhéré à cette fable ... Mais qui sait, peut-être suis-je passée à côté d'un truc abominable, dont l'auteur se fait justement le lanceur d'alerte ?

Le style et la clarté de l’écriture accompagnent cependant le lecteur tout au bout de cette parabole. Et le périple à travers les principales communautés juives d’Europe centrale est particulièrement évocateur. A ceux qui ont aimé se perdre dans les ruelles de Mala Strana, le livre plaira.

Golem, roman de Pierre Assouline édité par Gallimard, 258 p., 19€


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