En ce début d'année cinéma 2015, on peut déceler plusieurs catégories de film dans ceux que j'arrive à voir en salles : les films qu'on attendait avec impatience et qui ne déçoivent pas: Carol, Les délices de Tokyo, Creed, Spotlight) ceux qu'on attendait avec la même impatience et qui malheureusement laisse un peu mitigé ( Anomalisa, Les chevaliers blancs, 45 ans j'essaie d'en parler prochainement...ou pas) et ceux qu'on n'attendait pas du tout et qui arrive un peu de nulle part et qui vient mettre tout le monde d'accord.. "Préjudice" premier film d'un jeune cinéaste belge, Antoine Cuypers, fait incontestablement partie de cette dernière catégorie. Et pourtant le sujet de ce long métrage semblait un peu aller sur des terres déjà bien balisées par le cinéma, celles de la chronique familiale, et du dysfonctionnement de la cellule familiale dont les références ultimes sont sans doute Fanny et Alexandre de Bergman Théorème de Pasolini, ou encore évidemment le plus récent Festen de Thomas Vinterberg. Depuis ces films, une quantité de longs métrages ont tenté de traiter de cet éternel sujet avec plus ou moins de réussite.
Le préjudice d'Antoine Cuypers fera incontestablement partie des grandes réussites, et on espère que ce premier long métrage en appellera d'autres tout aussi brillants tant il fait preuve d’une sacrée maitrise formelle tout autant qu’un sens du récit d'une perfection remarquable .
Le jeune réalisateur belge orchestre en effet de fort belle façon un quasi huis-clos glaçant et oppressant pour nous plonger dans un repas de famille a priori comme il en existe tant et tant mais qui petit à petit va s'avérer être particulièrement tendu et oppressant. Alors, évidemment c'est ce genre de films peu confortable pour le spectateur qui ne se détendra jamais vraiment, ressentant un sentiment de malaise presque étouffant, même pendant les ( fausses) plages de repos où les protagonistes semblent revenir à de meilleures intentions..
Le catalyseur de cette soirée qui part totalement en vrille, n'est autre que le benjamin de la famille, ce jeune homme qu'on sent de suite plein de rancœurs et au comportement particulièrement imprévisible, le canard boiteux de cette famille bourgeoise, et surtout la souffrance d'une mère, qui parvient de plus en plus difficilement à masquer l'usure d'une vie rendue difficile par un enfant différent. Ce sujet- la difficulté d’élever un enfant pas dans la "norme" et les conséquences que cette éducation peut mener à terme est un thème particulièrement délicat que Cuypers aborde avec la frontalité et le ton qu'il faut, n'omettant pas la violence et l'amertume inhérente à ce genre de relations. Le spectateur est bousculé, dérangé, mais garde les yeux rivés à l'écran pour voir jusqu'où cette famille peut se déchirer, d'autant plus que les comédiens sont vraiment remarquables, notamment Nathalie Baye- remise totalement du faux pas La volante- l'attachant Arno, très émouvant en père bourru mais faible, la décidément formidable et ravissante Arianne Labed, et évidemment comme il a déjà été dit plusieurs fois ici et là la révélation totale du film, l'éblouissant Thomas Blanchard jusqu'à présent entr'aperçu ici et là, et qui parvient d'une scène à l'autre à ce qu'on ressente pour lui de l'attachement puis un fort agacement, un peu comme le personnage de la mère éprouve pour lui... "Préjudice" d'Antoine Cuypers © LES FILMS DU LOSANGE
Le catalyseur de cette soirée qui part totalement en vrille, n'est autre que le benjamin de la famille, ce jeune homme qu'on sent de suite plein de rancœurs et au comportement particulièrement imprévisible, le canard boiteux de cette famille bourgeoise, et surtout la souffrance d'une mère, qui parvient de plus en plus difficilement à masquer l'usure d'une vie rendue difficile par un enfant différent. Ce sujet- la difficulté d’élever un enfant pas dans la "norme" et les conséquences que cette éducation peut mener à terme est un thème particulièrement délicat que Cuypers aborde avec la frontalité et le ton qu'il faut, n'omettant pas la violence et l'amertume inhérente à ce genre de relations. Le spectateur est bousculé, dérangé, mais garde les yeux rivés à l'écran pour voir jusqu'où cette famille peut se déchirer, d'autant plus que les comédiens sont vraiment remarquables, notamment Nathalie Baye- remise totalement du faux pas La volante- l'attachant Arno, très émouvant en père bourru mais faible, la décidément formidable et ravissante Arianne Labed, et évidemment comme il a déjà été dit plusieurs fois ici et là la révélation totale du film, l'éblouissant Thomas Blanchard jusqu'à présent entr'aperçu ici et là, et qui parvient d'une scène à l'autre à ce qu'on ressente pour lui de l'attachement puis un fort agacement, un peu comme le personnage de la mère éprouve pour lui... "Préjudice" d'Antoine Cuypers © LES FILMS DU LOSANGE