Il y a un an et demi, je revenais sur le coup de force que le cinéaste Alejandro Amenábar avait produit pour son tout premier film, le formidable Tesis, thriller angoissant et au suspens parfaitement tenu, et réflexion fort pertinente sur le voyeurisme et la violence dans les médias.
Depuis réalisateur hispano-chilien Alejandro Amenábar (à qui l’on doit quand même les deux chefs d'oeuvres que sont le terrifiant Les autres et le bouleversant Mar Andreto) n'a malheureusement pas toujours transformé l'essai, surtout au cours de ses dernières années, où malgré sa tendance à devenir de plus en plus rare, les films qu'il a réalisé ne sont pas du niveau de ses premiers chefs d'oeuvre- le péplum Agora étant particulièrement pénible à voir qu'on aime ou pas le genre.
Cette tendance au déclin se confirme malheureusement dans son dernier long métrage en date, le tristement bien nommé Regression, qui sort prochainement en DVD, le 2 mars 2016) chez Metropolitan Filmexport.
Revenant à ses premiers amours, le thriller psychologique et -vaguement- paranoiaque et teinté d'horreur et de surnaturel , le film n'a pas malheureusement pas grand chose à voir avec la réussite de Tesis, même si formellement, le film garde quand même souvent une belle maitrise formelle repérée dès son premier long.
Dans l'Amérique des nineties, un enquêteur (Ethan Hawke plutôt pas mal) est chargé de suivre une jeune fille ( Emma Watson, charmante, mais au jeu peu convaincant) victime d’agressions sexuelles dans un contexte sombre propice aux messes noires et autres cultes sataniques. On pense un peu au récent Dark Place avec Charlize Terzon qui se passait à peu près à la meme époque et dont les dérives sataniques étaient également abordées, sauf qu'ici, le scénario tient moins la route et semble surtout terriblement prévisible.
Difficile de croire un instant en l'histoire qui nous est racontée, qui fait parfois penser aux séries Z, à l'image des films d'horreur sortis l'an dernier en salles ou même pire encore, dans les DTV, qui a tendance à tourner assez vite en rond, et qui n'est pas vraiment racheté par un twist final qu'on sent venir de loin, mais qu'on spoilera pas.
Heureusement que Amenábar n'a pas totalement perdu la main pour installer une ambiance assez singulière et qui peut néanmoins embarquer le spectateur pas trop regardant sur le scénario.
Bref, un second faux pas dans la carrière du cinéaste espagnol et un four au box office qui pourrait malheureusement lui valoir cher..
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