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La Fête du patrimoine créateur "Bretagne-Québec" avec Le bruit court dans la ville et O'Tomoé - Salle du Bûchon - Trémuson( Côtes d'Armor) le 11 février 2016

Publié le 11 février 2016 par Concerts-Review

La Fête du patrimoine créateur

La Fête du patrimoine créateur Bretagne-Québec avec Le bruit court dans la ville et O'Tomoé - Salle du Bûchon - Trémuson( Côtes d'Armor) le 11 février 2016

Quatrième édition de ce festival organisé par l'association QuébeCeltie, s'étant donné comme but de favoriser, organiser et diffuser toutes formes de transmission du patrimoine culturel du Québec et de Bretagne.

Les festivités se déroulent du 11 au 14 février à Trémuson, Plérin et Ploufragan.

L'ouverture de la fête a lieu dans la coquette salle municipale du Bûchon à Trémuson, une fête qui a bien failli ne jamais se dérouler car le destin a voulu que Hervé Guillemer, auteur-compositeur-interprète, grand défenseur du chant de marin et âme de l'association, décède le 22 novembre 2015.

La soirée débute donc par un hommage au disparu, la première à prendre la parole est son épouse Hélène.

L'émotion est palpable pendant son exposé tout en tendresse et sobriété, les élus locaux et enfin les amis se succèdent pour saluer le disparu et toi, qui ne l'a jamais connu, tu ne peux empêcher le ruissellement d' une larme sur une joue.

Le point culminant sera atteint lorsque un trio d'amis reprendra le chant 'L'amitié des marins' que Hervé Guillemer reprenait lors de chacune de ses prestations.

Pour effacer toute cette nostalgie le comité organisateur a eu l'excellente idée d'offrir un kir de bienvenue à l'assistance!

Place à la musique...

Un trio né en 2011, comprenant Philippe Richard au violon et à la flûte, Frédérick Navarre à la guitare et au bouzouki et Alain Le Boulanger au bodhrán ou au cajon.

Ne crois pas avoir à faire à des débutants en te fiant à la date de naissance du projet, les gaillards ont des ressources, Frédérick le Vascon a tâté du rock dans sa prime jeunesse avant de découvrir les Fest-Noz pour jouer avec e.a. Gowann, Disul, Ol'Va, ou Alfred.

Alain, le mitron, joue de l'accordéon dans Gowann, Disul ou Alfred, quand il ne narre pas ses contes lors de veillées bretonnes.

Et le pauvre Philippe, questionnes-tu, certains disent l'avoir vu avec Black Stuff ou De Derrière les Fagots, à vérifier!

Le catalogue du groupe est puisé dans le riche patrimoine celtique, jigs, reels, mazurkas, polkas, ballads en provenance de la verte Irlande ou des compositions propres tout aussi influencées par l'univers gaélique.

Une longue mise en bouche judicieusement nommée 'The first of all' ouvre les débats.

La suite débute par une ballade mélancolique bien dans l'air d'une météo assez chagrine en ce 11 février, l'apparition du cajon annonce une accélération sensible, la mélodie s'emballe, ton épouse bat du talon tandis que ses doigts de Mélusine tambourinent le dessus de la table.

Le voyage se poursuit par une seconde suite, 'Autumn Child', entamée au bouzouki, l'amorce personnelle est suivie par une paire de reels énergiques.

Ce scénario se répète lors de 'The day of the poor Larry', au mouvement lent initial succède une manoeuvre plus cadencée.

Difficile de ne pas se lever pour entamer une gavotte débridée.

Changement de registre avec la chanson 'L'ïle d'Orléans' portée par la voix de Philippe Richard, le percussionniste assurant les choeurs.

Apparition d'une flûte pour attaquer 'Solid Man' sur lequel s'enchaîne 'Rose in the garden', le schéma est désormais connu: lento, adagio, allegro, vivace, applaudissements!

Une dernière composition signée par le violon, trois gigues nerveuses, ' Road to Enagh', clôt le récital.

De la belle ouvrage!

Le Bruit Court dans la Ville.

Le Bruit Court dans la Ville (The Buzz Around Town) is an award-winning international trio who play and sing traditional music from Quebec, Acadie, and Franco-American New England.

Deux Québécois, André Marchand ( guitare, chant, stompboard) et Normand Miron ( accordéon, harmonica, chant) et une Américaine, Lisa Ornstein ( violons, chant), ayant tous un passé prestigieux:

La Bottine Souriante pour Lisa et André, Les Charbonniers de l'Enfer pour Lisa, André et Normand, sans compter des collaborations avec Gilles Vigneault pour l'élément masculin, avec Keith Corrigan et Jimmy Kelly pour Lisa, et on en passe!

C'est donc bien une légende que Trémuson verra et entendra ce soir.

Le groupe, qui revient d'une série de concerts donnés dans la vallée du Rhône, participera à tous les événements du festival, avant de rentrer au pays.

Le récital est entamé par une chanson populaire provenant probablement du patrimoine normand, ' Au bois Marguerite', l'assemblée locale assure les choeurs.

Après cette gentille amorce il est temps de passer aux choses sérieuses avec une série de danses du Québec capables de ressusciter un moribond, l'entame ( provenant de Saint-Gabriel-de-Rimouski) est déjà plus que vive, 'La polka du Lac Saint-Jean' déménage sérieusement et le ( la?) reel emprunté(e) à Thérèse Rioux, la violoneuse de Forestville qui pète le feu à plus de 80 balais, voit ta compagne battre la mesure au même rythme que les six godasses nerveuses sur le podium avant de pousser un ouah admiratif à la fin du morceau.

La suivante est dédiée à Kiki, une fille d'Orléans, Normand Miron sous les feux des projeteurs pour l'interprétation de ' C'était un charbonnier' , une chanson enfantine attribuée au Jura.

Au Québec les reels se dansent en brandy frotté, les plus agiles ne sont pas ceux que tu crois, tu peux de retrouver dans la catégorie massive armoire à glace et virevolter avec agilité, voici deux pièces de Louis ''pitou'' Boudreault, 'Le Batteux' et 'Le Petit Cheval Rouge', le violon s'enflamme, Normand a sorti un ruine-babines de son petit chapeau, la cavalcade peut commencer avec des pointes atteignant le 345 km/heure.

Une adresse époustouflante!

Oui, André?

Vais vous raconter l'histoire de 'Papineau' cocufié alors qu'il s'est rendu à la ville.

Drôle et truculente anecdote suivie par une histoire d'amour entre le Québec et l'Irlande sous forme de slip jigs , 'The Foxhunter's jig' ou Mademoiselle chasse renard et ' l'Arachouidine'.

Il a fallu du temps pour que les copains de Champollion déchiffrent l'origine de ce dernier titre, il s'agit de 'The Irish Wedding'.

Fougue, virtuosité et humour se marient à merveille, un tonnerre d'applaudissements ponctue la suite qui précède le dernier titre du concert chanté en adoptant la technique de la turlutte, un chant acrobatique en onomatopées typiquement acadien, 'Reels à bouche acadiens/Maman Danielle' une adaptation de la chanson irlandaise 'Sixteen come next Sunday' au répertoire, notamment, du Bothy Band.

Public debout et un bis!

Deux compositions apprises grâce au violoneux Louis Beaudoin qui a fort influencé Lisa Ornstein, 'Reel à Pépé' et 'Marie sauce ton pain' et pour terminer le medley, une danse originaire du New- Brunswick.


L'événement se termine par un cabaret trad' a cappella, des volontaires se lancent dans l'interprétation de thèmes provenant du patrimoine breton en solitaire ou en formule polyphonique.


Une bien belle soirée inaugurale!


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