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Vinyl: Scorsese à la télé, c'est aussi flamboyant et virtuose qu'au ciné!!

Par Filou49 @blog_bazart
16 février 2016

  

VINYL AFF VERT CADRE VIERGE RED

 Je vous l'ai annoncé lors de mon compte rendu du  Showeb consacré aux séries auquel j'ai assisté le 12 janvier dernier, la seule série de HBO dont l'annonce a vraiment fait l'évènement lors de la manifestation n'était que  Vinyl  dont le pilote de deux heures fut diffusé hier soir par la chaine OCS (Orange Cinéma Séries).

Il faut dire que cette série comportait des ingrédients de chocs: HBO aux commandes, Martin Scorsese et Mick Jagger à la production,  pour une plongée dans le milieu de la musique des années 70 et pour un projet qui a déjà dix ans. 

Bobby Cannavale as Richie Finestra - Olivia Wilde as Devon Finestra - Photo Macall B

C’est en effet dès l'année 2006 que germe l’idée de ce si ambitieux " Vinyl". Mick Jagger et Martin Scorsese parlent en effet de tourner un documentaire sur les Rolling Stones, qui sort deux ans plus tard : Shine a Light*. Auparavant, le grand amoureux de musique qu’est Scorsese a déjà signé "The Last Waltz" et "No Direction Home" consacrés à The Band et Bob Dylan

Jagger ambitionne en fait de produire un film à la manière de Casino sur le monde de la musique, dans lequel il raconterait l’amitié de deux hommes et de leurs quarante années dans cet univers, . pour raconter l’histoire du rock new-yorkais des années 70, en se focalisant sur le regard d’un seul homme.

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  Martin Scorsese a cherché pendant des années à financer le film,passé d'abord par les Studios Disney, puis par les studios Paramount, avant d’être newsigné par HBO en 2010, avec Terence Winter - producteur exécutif et showrunner de "Boardwalk Empire" ou encore scénariste du film Le Loup de Wall Street - en tant que producteur exécutif, showrunner et scénariste,  et tout ce beau monde s'est réunis pour concevoir cette série choc  d de dix épisodes, dont le premier volet, réalisé par Scorsese lui même,  possède la durée et la flamboyance d'un  long métrage scorsesien.

 Comme dans le projet initial, l'on suit le périple de Richie Finestra, un producteur de disques qui tente de faire renaître de ses cendres son label en trouvant de nouveaux sons et de nouveaux talents alors qu'il traverse sa crise de la quarantaine, un homme tiraillé  entre sa passion pour la musique et l’envie d’une vie plus calme, avec sa famille, installée dans le Connecticut voisin.

Outre le coktail attendu rock’n’roll, sexe et  drogues, la rédemption, la dérison, les relations conjugales compliquées- avec la femme de Richie jouée par la sublime Olivia Wilde), bref tous les ingrédients inhérent à une fresque scorsesienne ont étayé ce pilote forcément prometteur, porté par la composition hallucinante   de Bobby Cannavale  vu notamment dans le Blue Jasmine de Woody Allen)..

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Bref, à l'image du récent long métrage Kill Your Friends mais qui se passait en Angleterre et 20 ans après, la série tend à donner une image à la fois féroce et authentique- mais en moins trash tout de même- de l'industrie musicale où les coups bas et trahisons sont permis tant que l'on parvienne à signer le groupe ou l'artiste qui permettra à la boite de s'en mettre plein les poches. 

La ferveur des fans, l’adrénaline, l’énergie des musiciens, l’excès, la chaleur des salles de concert, l’amour : tout dans le premier épisode de  Vinyl sent l’authenticité et l’amour de la musique, sous l’impulsion de Mick Jagger, certainement un des mieux placés pour retranscrire tout ce qu'il a vécu de l'intérieur.

Tout autant flamboyant et virtuose que les plus grands films de Martin S, de "Casino" aux "affranchis", Vynil possède aussi le grand mérite de nous replonger avec  une justesse , une minutie, et une maitrise totale dans une période foisonnante et révolue.

 

VINYL - Olivia Wilde

D'une grande maitrise formelle et visuelle,  Vynil s'appuie également et forcément pourrait on dire sur une  bande sonore détonnante et ébourrifante, concoctée par Scorsese et Jagger eux même.

Une bande sonore qui ne se cantonne pas seulement au rock et qui étonne même par son caractère particulièrement éclectique : il faut dire que l'année 1973 est au yeux des mélomanes cettepériode  charnière qui a vu plusieurs genres musicaux Andy Warhol, le Velvet Underground, les Ramones, Patti Smith, David Bowie, Iggy Pop, Lou Reed, Alice Cooper New York Dolls  pour les artistes, et  Funk, punk, blues, disco, rock’n’roll, hard rock pour les genres musicaux, tous sont arrivés  à maturité  à cette époque pour se mêler dans une ambiance décadente et cosmopolite. 

Tout cela était parfaitement retranscrit dans ce premier épisode de la série Vynil, et certainement dans les autres à venir, car même si Scorsese laise sa place à d'autres cinéastes derrière la caméra l'esprit du maitre new  yorkais risque forcément de perdurer... 

Flamboyant, survolté, virtuose, avec une BO incroyable, ce Vynil  a en tout cas absolument tout de l'oeuvre scorsesienne... on comprend dès lors qu'à la suite de sa consécration lors du dernier festival Lumière, il ait souhaité montrer ce pilote en exlusivité à un Thierry Frémeaux forcément ravi..

 


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Série diffusée 24 heures après sa diffusion américaine, sur la chaîne OCS City, disponible dans les offres Canal.


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