Je n'aurais certainement jamais eu l'occasion de voir ce film si le programme DVDtrafic ne m'avait pas proposé de le chroniquer. Pourtant, ce long-métrage de Gilles Legrand, dans la tradition des vieux films de guerre français, est à voir !
D'abord parce qu'il est esthétiquement magnifique. Ceux qui aiment les chevaux se régaleront avec de splendides scènes cavalières, ceux qui sont davantage sensibles à la beauté des corps humains ne seront pas en reste. D'ailleurs, de nombreux ponts sont tissés durant le film entre le monde équestre et une certaine forme d'érotisme subtile.
En quelques mots, ce film s'intéresse à Angèle, une jeune maman qui décide de devenir l'infirmière attitrée de Charles, un homme ayant perdu une jambe à la guerre. Réconcilié avec la vie et avec son corps grâce à l'arrivée d'Angèle, ce dernier finira par tomber follement amoureux d'elle. Bien que sachant ses sentiments unilatéraux, Il la convaincra de se marier avec lui pour assurer l'avenir de sa fille. Mais Angèle aura beaucoup de mal à faire semblant, surtout lorsqu'il s'agira d'accomplir son devoir marital...
Les deux comédiens principaux, Olivier Gourmet et Georgia Scalliet, ne m'ont pas excessivement transportée au départ, mais ce manque d'alchimie entre les comédiens est en fait parfait pour illustrer le manque d'amour entre le mutilé de guerre et son infirmière. Malgré la froideur de leurs personnages, j'ai trouvé l'évolution de leur relation vraiment belle et intéressante. Même si l'histoire nous plonge dans une sorte de huis clos où finalement peu de choses se passent, on se passionne pour leur couple bancal, boiteux, à l'image des jambes de Charles.
Ce film d'une durée d'1h46 nous interroge sur les notions d'amour vrai et de fidélité à l'autre et à soi-même. Le tout est amené de manière intelligente et mis en images de la manière la plus élégante qui soit. Je le conseille donc aux amateurs de cinéma français classique.