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La peine

Par Livresque Du Noir @LivresqueduNoir

Comment créer un premier roman?

Dans la douleur. Avec des forceps, pour extirper de son esprit ces idées et les ranger, les classer, leur donner corps autour d'une ligne directrice.

On m'a régulièrement demandé d'où viennent mes idées. Comment répondre? Les médias, les horreurs de ce monde, voilà de quoi alimenter un vivier à idées. " La peine " vient de nombreuses constatations, et d'un imaginaire bouillonnant. Déjà petit, j'écrivais des textes que je trouverais certainement ridicules aujourd'hui. Il fallait que je parvienne à écrire un roman, par défi et fierté. Je n'ai mis qu'une quarantaine d'années pour y parvenir.

J'ai axé mon histoire en Gironde. Parce que j'y habite (c'est donc commode pour la géographie et la véracité), et parce que j'aime ce coin de France. Entre le bassin d'Arcachon, la proximité de la frontière et la richesse de la gastronomie, la Gironde possède un vaste potentiel pour un romancier.

Mes personnages sont le constat d'autres personnes. J'ai parfois affirmé que certains sont identifiés à des personnes réelles. Michael Lonsdale a servi de base à un éphémère (mais important) monsieur dans " La Peine ". Sa façon de parler, son timbre de voix, son visage : il était une évidence. Autrement, je recoupe diverses personnalités pour créer quiconque intervient dans mes écrits.

La sensation en ayant achevé le roman? Sur l'instant, un mélange de soulagement et de nostalgie, parce qu'il est désormais un bout du passé. Avec le temps qui passe, un regard plus dur car on voudrait changer des détails. Je suis le pire critique qui soit à propos de mes romans. Au final, je n'arrive pas à être totalement satisfait, il y a toujours des aspects qui me dérangent. L'ensemble se tient toujours, mais je modifierais bien quelques bricoles. Par contre, je ne retouche plus rien. Après publication, l'histoire reste telle qu'elle est. Pas question de devenir George Lucas en étripant mes romans.

J'ai choisi un thème fort autour d'idées parfois glauques. Ainsi est souvent ce monde. Je n'écris pas pour expier ma vie ni pour corriger ce qui m'entoure. je décris quelques scènes, quelques lieux, quelques situations. Jean Tempête à genoux? Une partie de l'auteur minimaliste. Une certaine idée de la religion ou d'une société fermée? Qui n'a pas d'avis sur l'ensemble du monde? Il s'agit juste de fiction. Mais la fiction est une réalité déguisée. Une partie du final de mon deuxième roman est malheureusement terriblement actuel, sans le vouloir. Des faits de " La Peine " sont aussi applicables à la vie. Pour la science-fiction, attendez donc un roman prévu pour dans... je viens de démarrer mon quatrième bouquin, je sais de quoi parlera le cinquième et j'ai en réserve une histoire de science-fiction, peut-être d'anticipation. Je laisse ceux qui aiment classer ranger les catégories comme ils le veulent. Ce sera futuriste et potentiel. " La Peine " est juste un roman actuel, avec des thèmes contemporains et une violence totalement en adéquation avec notre époque. Police, conspirations, monstres bien humains et desseins inavouables sont les maillons de mon roman. Les piliers qui bâtissent sur les larmes et le sang.


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