Le dernier film des frères Coen n’est pas aussi drôle que « Fargo », ou même, selon moi, « Intolérable cruauté » ou « Burn after reading », malgré un casting éblouissant : Georges Clooney, Scarlett Johansson, Josh Brolin, Tilda Swinton, Channing Tatum, Christophe Lambert …
Mais on se paye tout de même de bonnes tranches de rigolade. On ne peut pas faire un chef-d’œuvre à tous les coups !
Le scénario est un prétexte pour une suite de collages parodiques, qui sont autant d’hommages aux grands films du Hollywood des années cinquante.
Nous suivons 27 heures dans la vie de Eddie Mannix, un fixeur ayant rėellement existė, homme-orchestre des studios chargé de résoudre tous les contretemps qui peuvent perturber la marche des tournages.
En fait, un homme de la mafia qui doit faire face, entre deux séances de confession, au kidnapping de la vedette d’un péplum sur la vie de Jésus – on pense à Ben-Hur – à des situations plus improbables les unes que les autres : on lui impose un jeune premier spécialisé dans les rôles de cow-boys pour un film romantique tourné par un réalisateur autrichien – splendides Alden Eidenreich et Ralph Fiennes – il doit marier en temps utile une jeune starlette ressemblant à Esther Williams, enceinte, pour satisfaire au code de déontologie des studios, faire taire la frénésie de calomnie d’une chroniqueuse en mal de copie, concurrencée par sa jumelle …
Les références abondent. Ceux qui adorent le cinéma américain se régaleront, les jeunes sans doute moins. On pense à Cécil B. De Mille, Alfred Hitchcock, Ernst Lubitsch (ou son émule Mel Brooks), on se souvient d’acteurs célèbres comme Gene Kelly ou Woopy Goldberg dans une irrésistible scène avec la chef – monteuse qui se prend le foulard dans la machine au risque de s’étouffer – une apparition furtive de Frances McDormand …
Et puis, en filigrane, une critique désopilante des blacklistés du McCarthysme, ces scénaristes communistes … c’est plutôt surprenant !