Rouge
est le sang de tes veines
à l’heure la plus sombre.
La sève vitale
se prépare jour et nuit
dans un jour las à mourir.
Heureusement, à travers,
filent de grandes lois,
filent de profonds courants.
Vie, vie ,vie –
qui chante là ?
Tous ceux qui ne sont pas morts
la chantent en route
à travers les cols brumeux
jusqu’au plus profond d’eux-mêmes.
***
Tarjei Vesaas (1897-1970) – Bonheur pour les voyageurs (Lykka for ferdesmenn, 1949) – Traduit du néo-norvégien par Eva Sauvegrain et Pierre Grouix