Grand prix à la dernière Mostra de Venise et nommé aux prochains Oscars dans la catégorie « meilleur film d’animation »,Anomalisa était après Carol le second film de ma sélection des films les plus attendus de l'année 2016.
Un film qui a enthousiasmé tout le monde à Venise et beaucoup de gens dans les blogueurs cinéma et qui semble un des grands OVNIS de l’année…
Malheureusement, contrairement à Carol, mon enthousiasme n'a pas tenu la durée de la projection. Ce nouveau long métrage de celui qui s'est d'abord fait surtout connaître comme scénariste, notamment pour Eternal Sunshine of the spotless mind, qui lui a valu un Oscar, et dont l'univers est proche de celui d'un Michel Gondry ou Spike Jonze, avec lesquels il a souvent collaboré déconcerte hélas plus qu'il ne bouleverse le spectateur.
Comme dans dans "la peau de John Malkovic"h ou "Adaptation", deux de ses oeuvres les plus emblématiques, le film m'a semblé plus passionnant sur sa forme et sur son pitch de départ que ce qu'on voit avec le résultat final.
J'aurais aimé être bouleversé par cette histoire d'amour d'une nuit contemporaine entre un homme perdu et une femme effacée qui aspire au fond d'elle meme à briller, mais malheureusement l'émotion ne viendra jamais vraiment.
Comme dans "Lost in translation" de Sofia Coppola, "Bird people" de Pascale Ferran ou "The grand Budapest Hotel", "Youth" de Paolo Sorrentino, ou The Lobster , le film se déroule quasi exclusivement dans un hôtel et comme la plupart de ses films, finit par donner l'impression à l'intrigue de tourner en rond et de manquer d'air et de rebondissement.
Le film donne l'impression de dissimuler sous une audace visuelle et et particulièrement singulière un scénario forcément noir sombre , et aussi terriblement opaque, mais qui est surtout finalement banal et peu convaincant.
En dehors de la prouesse formelle, technique du stop motion- avec une assez éblouissante scène de sexe qui aura demandé six mois de tournage, et qu'on aura jamais vu ainsi, le scénario fait du surplace et le film finit par lasser et ennuyer.
Les comportements des personnages sont étranges, agissent selon des critères qui nous échappent peu ou prou.
Anomalisa reste au bout du compte une expérience étrange, étonnante dans la première partie mais qui finalement ne dépasse pas vraiment le stade du concept. Du coup, la pluie d'éloges des critiques semble plus viser le projet intitial que le résultat final. Et la comparaison avec le magnifique Her, de Spike Jonze est assez terrible pour le film de Kaufman.
Anomalisa - Official Trailer