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Centenaire Grande Guerre : Il y a 100 ans, "l'Enfer de Verdun"

Publié le 21 février 2016 par Vindex @BloggActualite
En février 2016, pour commémorer le centenaire de la Bataille de Verdun, le Mémorial rouvrira ses portes après plusieurs années de fermeture durant lesquelles il a fait peau neuve.Verdun, ce nom sonne comme LA bataille de la Première Guerre mondiale (1914-1918) ; « l’Enfer de Verdun » comme disait les Poilus qui y avaient combattus. Mais pourquoi les Allemands ont-ils choisi d’attaquer Verdun, un des points les mieux défendus du front ? Quel fut le bilan de cette bataille et pourquoi est-elle devenue un des symboles de la Grande Guerre ?
Tout d’abord, Verdun est située en Lorraine, dans la Meuse (55), le long du fleuve du même nom. La ville était à l’époque défendue par une vingtaine d’ouvrages fortifiés. Du fait de ses nombreuses protections, la ville forme un saillant dans le front que les Allemands souhaiteraient faire disparaître (voir carte). C’est le premier objectif de la bataille. Ensuite, le commandant en chef des forces allemandes Erich von Falkenhayn, choisit Verdun car il savait que les Français feraient tout pour défendre la ville. Son objectif est alors de « saigner à blanc l’armée française ». Toutefois cette version est aujourd’hui remise en cause par certains historiens allemands qui pensent plutôt que cette vision fut une justification postérieure du grand général afin de masquer son échec.  Enfin, la zone côté allemand, est riche en voies de communication et notamment en voies ferrées (14) avantageux pour l’approvisionnement en matériel et en troupes. Les Français eux, ne disposent que d’une petite route partant de Bar-le-Duc (au Sud-Ouest de Verdun) protégée des tirs d’artillerie ennemis ainsi que d’une ligne de chemin de fer. Les Allemands ont prévu de détruire les défenses françaises en les bombardant massivement et d’avancer ensuite sur les espaces détruits (c’est ce qu’on appela plus tard le feu roulant). Début février, 850 canons et des dizaines de milliers d’hommes furent massés au nord de Verdun, près à percer le front ; ce qui ne devait être qu’une affaire de jours d’après l’état-major !
Le 21 février, l’attaque est déclenchée à 7 heures du matin. Deux million d’obus (un toutes les 3 secondes) pleuvent sur les défenses françaises en deux jours. Le bruit est tel qu’il est entendu jusque sur le front des Vosges à 150 km au sud-est de la bataille.Joffre, le général en chef des armées, nomma alors Philippe Pétain pour organiser la défense. Ce dernier restructura les défenses et surtout instaura le ‟tourniquet”. C’est à dire qu’il fit alterner les soldats au front afin de reposer les troupes (ce que ne firent pas les Allemands). C’est ainsi que 70 des 95 divisions françaises combattirent à Verdun qui devint la bataille de toute l’armée.
De plus l’état-major fit élargir la route départementale vers Bar-le-Duc, seule route d’accès à l’abri des canons ennemis, dans le but de permettre un approvisionnement quotidien du front. Ainsi, ce furent durant l'été 1916, 90 000 hommes et 50 000 tonnes de munitions, de ravitaillement et de matériel qui l'empruntèrent chaque semaine. Le flot étant ininterrompu, les camions en panne étant jetés sur le côté. On parle d’un passage toutes les 13 secondes au plus fort de la bataille. Maurice Barrès appela cette route la « voie sacrée » car elle fut quasiment le seul cordon ombilical pour approvisionner Verdun. 
Centenaire Grande Guerre ans, -Carte de la Bataille de Verdun-
Comme la carte le montre bien, le front a finalement peu progressé. Chaque mètre carré a été ardemment défendu par les Français et les Allemands fortifiaient les espaces stratégiques qu’ils prenaient. Chaque camp était réfugié derrière un système de tranchées et il fallait à chaque fois partir à l’assaut des défenses ennemies pour avancer.  Les zones étaient prises et reprises au prix de milliers de morts. Par exemple, le village de Fleury-devant-Douaumont fut pris et repris 16 fois durant la bataille. C’est aujourd’hui un des huit « villages martyrs » autour de Verdun. C’est-à-dire qu’il n’y a plus d’habitants, le village étant resté à l’état de ruine, mais il dispose tout de même d’un maire. Le fort de Douaumont devint un des symboles de la bataille. Il fut pris aux Français le 25 février qui n’étaient qu’une soixantaine à le défendre à cause d’une erreur liée à l’organisation des relèves. Il fut repris en octobre après une offensive organisée par l’état-major tenant absolument à reprendre ce symbole à l’ennemi. Si les Poilus déclarèrent que Verdun fut un enfer, ce ne fut pas seulement à cause des combats. La boue notamment qui au printemps 1916 rendit les conditions extrêmement difficiles. Elle collait au corps, les hommes, les machines et les animaux s’y enfonçaient. Des soldats racontent que certains se seraient noyés dans les trous d’obus, ne pouvant remonter englués dans la boue.
Les Allemands ne parviendront pourtant jamais à s’emparer de Verdun. La résistance acharnée des Français ne leur permit pas d’atteindre leur objectif. Le bilan humain de cette bataille est quant à lui énorme : 714 231 morts, disparus ou blessés, dont 362 000 soldats français et 337 000 allemands. On estime qu’en moyenne, chaque jour, 3 000 hommes mourraient. Quoi de mieux que ces 15 000 croix blanches devant l’Ossuaire de Douaumont pour illustrer le sacrifice de ces hommes ? Ensuite, même si ce fut Nivelle qui termina la bataille, Pétain ayant été écarté car opposé à la tactique de Joffre, l’homme en tira une popularité parmi les soldats et surtout les Français qui explique en grande partie son accès au pouvoir en 1940 et le fait que de nombreux Français le suivirent dans les premiers mois de l’Occupation. 
Flounts

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