Le prix du scénario accordé à Chronic à l'issue du 68ème festival de Cannes avait fait débat. A l'issue du visionnage, on constate deux attitudes possibles. La première consiste en un rejet absolu vis-à-vis d'un parti-pris hermétique. La seconde tient du rendez-vous manqué, sabordé par un retournement final franchement stupide.
La seconde posture semble plus légitime. La nouvelle œuvre de Michel Franco est pétrie de qualités, parmi lesquelles surnage un refus obstiné du misérabilisme. La fixité du regard adopté par le cinéaste laisse éclore un mystère sans emphase mais fascinant. Tim Roth est au diapason. Il incarne à merveille un infirmier intimement reclus, pénétrant dans la vie de ses patients avec une obstination énigmatique.
Une telle approche fait naturellement naitre quelques attentes, dont une purement narrative qui se résume en un questionnement : mais que cache donc l'impénétrable Tim Roth ? La réponse s'incorpore avec tact à l'ensemble mais débouche sur une impasse dramatique. Coincé, Franco use d'un twist paresseux pour boucler son récit, un peu comme si toute l'entreprise n'était au fond qu'une vague plaisanterie.
Chronic sort le 24 Février en DVD & VOD.