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Tamaryokucha de Fuji, Yabukita

Par Florentw
Depuis le commencement, j'ai toujours présenté sur Thés du Japon des thés de Akiyama Katsuhide, producteur à Fuji (département de Shizuoka). Il exploite une quarantaine de cultivars, explore nombre de méthodes de fabrication du thé, de la première récolte de printemps jusqu'à celle d'automne. Il ne lui reste que bien peu de temps pour effectuer le finissage (trie, séchage final, etc) de ses thés, ainsi, on ne sait jamais vraiment quand on pourra mettre la main dessus. Difficile de planifier son offre, mais il réserve chaque année de bonnes surprises (des déceptions aussi). Cette année, c'est ce tamaryokucha étuvé (guricha), à priori pas très original puisqu'il s'agit d'un Yabukita.
Tamaryokucha de Fuji, Yabukita
Pourtant, comme le montre les feuilles, c'est un très beau thé, loin de la plupart des guricha très étuvés, super brisés et poudreux qui dominent à Shizuoka (ce genre de thé demeure néanmoins très minoritaire). En voyant ces feuilles, la différence de process avec le sencha est facile à comprendre (pour rappel, la dernière phase de séchage/malaxage du sencha, "seijû" n'est pas effectuée sur le tamaryokucha, remplacer par une phase de séchage dans un tambour, ainsi, pas de forme un aiguille).
Tamaryokucha de Fuji, Yabukita
Le parfum des sèches est incroyable. Des senteurs très prenantes, fraîches mais sucrées comme des bonbons aux fruits, chaleureuses, laissant entrevoir à la fois une torréfaction importante (rare chez ce producteur), et les caractéristiques de ce type de thé, moins malaxé, plus chauffé. Avant même l'infusion, les yeux et le nez se régallent.
Tamaryokucha de Fuji, Yabukita
De l'eau un peu tiédie me semble une bonne solution, pour une infusion de 80-90s. On peut aussi utiliser de l'eau plus chaude pour une infusion naturellement plus courte, moins d'une minute.
Le parfum contraste alors beaucoup avec celui des feuilles sèches. Il est certes très sucré, mais plus dans le domaine des légumes cuites, de la tomate aussi, avec une texture assez minérale. En bouche on ressent un peu d'astringence. L'umami n'est présent que de manière discrète, laissant de la place à des arômes en effet assez végétaux, denses, rappelant presque, mais de manière plus brute, certains thés verts chinois.
L'after est doux, avec beaucoup de longueur.
Ce tamaryokucha a beaucoup de caractère, et se distingue très bien d'un sencha fait avec le même cultivar, Yabukita, même par le même producteur. J'ai l'impression donc de voir là un guricha qui justifie très bien sa différence de genre avec le sencha, chose pourtant pas toujours évidente, aussi bien à Shizuoka qu'à Ureshino.
Tamaryokucha de Fuji, Yabukita
L'impression minérales disparaît à partir de la deuxième infusion, laissant le champ libre aux arômes de tomate et légumes sucrés. La liqueur se fait plus moelleuse, l'astringence disparaît. Des saveurs légèrement fruitées apparaissent en arrière goût.
Sur une troisième infusion, on voit des arômes de légumes verts, bien végétaux s'installer. La liqueur perd naturellement en force, au profit d'une sensation plus rafraîchissante encore. On conserve beaucoup de puissance en after, avec aussi beaucoup de longueur.
Tamaryokucha de Fuji, Yabukita
Ce tamaryokucha de Fuji, cultivar Yabukita, est un thé vert étuvé japonais pas forcement facile à appréhender, mais qui possède en même bien plus de caractère que ce qu'on pourrait imaginer au premier abord. On obtient 4 très bonnes infusions, profitant aussi peut être du malaxage moins fort de ce type de thé, et même peut être encore plus agréables à partir de la 2nde, alors que le parfum de torréfaction se fait plus discret.
C'est un thé qui m'a surpris et charmé. Un Yabukita très stimulant qui sort des sentiers battus.

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