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Vendetta par Olivier Michael Kim

Par Livresque Du Noir @LivresqueduNoir
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Alors… une bloggeuse m’a recommandé un auteur que je ne connaissais pas. Sur quelques blogs, j’ai découvert la trombine rousse de RJ Ellory traînant sur les salons français… Mais ma curiosité s’était arrêtée là. En achetant un lot de livres d’occasion, j’avais reçu deux de ses titres en me demandant si j’allais les lire un jour.

Heureusement, cette sympathique bloggeuse est arrivée pour dépoussiérer l’ouvrage reclus au fond de ma bibliothèque. Quand je l’ai sorti du mouroir, j’ai soupesé les 800 pages avec inquiétude. C’est un pavé. Alors, le style avait intérêt à être dynamique, rythmé.

J’ai commencé à lire le roman sans même m’attarder sur la quatrième de couverture. Je pensais tomber sur du polar et les premières pages m’ont donné raison. Dans la Nouvelle-Orléans moite, saturée de chaleur, un cadavre est découvert dans une bagnole. On a retiré le cœur de la victime pour le fendre, puis on l’a replacé dans la cage thoracique. J’ai senti qu’on passait du polar classique au thriller glauque. Un archétype de flic américain, bourru et solitaire, mène l’enquête dans cet état de Louisiane savamment décrit. Je me sentais imprégné par l’exotisme, l’auteur m’a transporté sur place.

Au contraire d’un style dynamique et rythmé, je suis tombé sur des phrases mesurant des kilomètres. Peu de dialogues coupent les longs paragraphes narratifs. C’est très joli, c’est très bien écrit. Mais c’est lent. Et au bout de cent pages, j’ai cru que j’allais en baver. J’ai bien dit : « j’ai cru »

En quelques chapitres, ce flic de Louisiane qui me plaisait s’efface. Le macchabée n’étant autre que le garde du corps du gouverneur, la police locale cède la place aux fédéraux. Puis un homme anonyme prend contact avec les autorités. Ce mystérieux interlocuteur prétend avoir des billes sur le meurtre. Il somme le FBI de ramener un obscur fonctionnaire de New York à la Nouvelle-Orléans. Les agents fédéraux obéissent parce qu’il y a une petite complication. Une toute petite complication. Cet homme a enlevé la fille du gouverneur…

Et là, ça commence à me plaire vachement ! L’énigmatique ravisseur, un vieil hispanique, se livre au FBI. Le petit fonctionnaire de New York est chargé de « l’interrogatoire ». Mais le vieil homme a tout son temps. Il souhaite raconter sa vie. Toute sa vie.

Le kidnappeur n’en était pas à son premier méfait. Il décrit froidement sa vie commencée en Louisiane et continuée à Cuba. Sans aucun remords, il narre ses premiers meurtres. Il explique avec délectation comment il est entré dans la mafia en tant que tueur à gages.

Les monologues du vieux sont des chapitres entiers, mais ce sont surtout des pans entiers de l’histoire américaine. Par moment, j’avais peu l’impression de trouver l’ambiance de American Tabloïd, le chef d’oeuvre de James Ellroy. La vie du tueur à la retraite colle parfaitement avec de grands événements.

Les bavardages entre le mafioso et le fonctionnaire sont entrecoupés par l’enquête. Car la fille du gouverneur reste introuvable et le temps est compté.

La conclusion, que je passe sous silence, est un nectar. Croyez-moi.
Au final, je pense qu’il s’agit plus d’un roman noir avec un soupçon de polar et une pincée de thriller.

Belle découverte !


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