Longtemps cru que ce que je lisais et écrivais produisait les mêmes sensations que celles qui m’avaient poussé à le faire. Aujourd’hui, j’ai conscience que c’est précisément parce que ce ne sont pas les mêmes que ces sensations sont comparables. Que c’est dans le corps que la ressemblance tranche, cloue ou délaisse ; et que e pouvoir des mots d’abord celui d’un arrachement et d’une distance, qu’il tient sa puissance de cet empêchement.
Nicolas Pesquès, La Face nord de Juliau, treize à seize, Flammarion, 2016, p. 28.