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La couleur des âmes mortes par Loley

Par Livresque Du Noir @LivresqueduNoir
Donnez une note à cette publication Nb de votes : 0 / Moyenne : 0  couleur âmes mortes Loley Gilles Caillot est pour moi un auteur qui a déjà fait ses preuves à de nombreuses reprises, du thriller il est capable de passer au thriller psychologique ou encore à des lectures franchement plus gores (adaptées à un public averti). Je sais déjà que je vais me laisser couler dans la lie de l’humanité, dans ce que l’homme peut faire de pire, une noirceur sans fond… C’est avéré je me mets en mode pilotage automatique et je me laisse mener agréablement vers les ténèbres. Je dois vous parler du format du roman, c’est simple j’adore c’est un semi-poche donc à peine plus gros qu’un poche, bien que le nombre de pages soit conséquent ça reste une taille agréable à lire et à embarquer partout avec soi. Denis et Valérie sont les parents de Marine ou plutôt étaient… Elle a quatorze ans et pour la première fois ils décident de lui laisser un peu d’autonomie pour aller fêter l’anniversaire de sa copine et surtout partir en vélo. Quand ils se rendent compte qu’elle n’est jamais arrivée à bon port il est déjà trop tard… Les points de vue des personnages sont alternés par des chapitres, j’aime beaucoup cet effet de style, il est évident qu’à travers les yeux de chacun les scènes et situations sont perçus différemment. La douleur ressentie par les parents victimes d’un drame est impensable, le pire qui puisse arriver, cette perte brutale et irrémédiable de leur progéniture, cette douleur j’ai pu la ressentir comme jamais.

L’auteur a beaucoup misé sur les sentiments, les émotions et la psychologie, en ce qui me concerne ce fût une réelle réussite.
J’ai cru que j’allais hurler et sombrer tant c’est poignant et fort.

Ça c’était le hors d’oeuvre qui est juste dosé, dès la 150ème page on passe au plat principal qui est axé sur la vengeance et vous connaissez le dicton « la vengeance est un plat qui se mange froid », chez Gilles Caillot on passe plutôt par la congélation immédiate.
Se faire justice soi-même est contraire à tout ce qu’on nous apprend dès la cour de récréation, seulement violenter le monstre qui a pris la vie de notre enfant est plus que tentant, sachant que la justice le recrachera très vite auprès de nos chères têtes blondes.

Nous sommes malgré tout dans un sujet d’actualité, la pédophilie est un sujet qui me révulse au plus haut point, seulement je me méfie de moi-même car boycotter ce genre de roman me ferait passer à côté de pépites en papier comme « La couleur des âmes mortes » très précisément.
Et puis soyons honnête on est dans de la fiction alors le gars on lui fait ce qu’on veut et le passer sous les doigts de Gilles Caillot c’est plutôt tripant.
Il est d’ailleurs agréable d’être de l’autre côté des pages, croyez-moi vous n’aimeriez pas être dans une de ses caves, ce qu’il s’y passe est à faire faillir votre santé mentale, il semblerait que ce soit une vraie marque de fabrique.

Au final il doit être difficile de créer une vraie ambiance noire, qui vous enveloppe pour mieux vous glacer l’échine, on ne le retrouve pas dans toutes nos lectures, ici c’est particulièrement le cas, nous sommes face à un maître du genre.

Je n’aime pas les comparaisons parce que chacun son style mais ça me démange d’en lâcher une alors voilà avec cette lecture j’ai eu l’impression de croiser Karine Giebel au masculin.

C’est ce que j’appelle un vrai page-turner, ce thriller est impossible à lâcher et qu’on se le dise l’auteur n’est pas le pote des bisounours et certaines scènes ne sont pas pour les âmes sensibles.
Ravie de voir cette publication quand on adore ce que fait un auteur on ne peut que ronronner de plaisir.


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