Du 5 mars - 2 avril2016
Vernissage le 5 mars à partir de 18h
Du mardi au samedi de 10h-12h30/14h-18h30
Dans le travail de Muriel Poli se découvre la permanence du corps envisagé graphiquement dans une dimension sensible, provisoire, évolutive. Un corps essentiellement métaphorique dont le temps et l'histoire détermine les métamorphoses.
Gratter, biffer, inscrire...Plumes et cicatrices ... La matière, le trait, le désir de l'objet, l'objet du désir aussi, surréaliste, sans doute.
La série " The Falling man " développe et élargit la problématique. La référence à la photographie de Richard Drew prise le 11 septembre 2001 à neuf heures 41 minutes 15 secondes s'impose. Le Mal existe, on en connaît les images contemporaines sans cesse réitérées par l'appareil médiatique. Pour autant le propos ne se confond pas avec l'histoire récente ou l'actualité. Muriel Poli inscrit ce suicide imposé, devenu iconique, dans le prolongement de son travail récent pour mieux convoquer sur le papier mythes et légendes.
Icare, au premier chef, mais aussi la chute de Satan, l'Ange rebelle, l'Ange déchu. Chute ou exil, chute physique des corps ou effondrement du corps social ? S'élever pour mieux s'effondrer dans la perpétuation des crashs boursiers (avec les corps tombants du haut des gratte-ciel en 1929), et des crises financières. Laverticalité de la chute se décline ici tous azimuts, de façon souveraine et simultanée.
Temps suspendu ou état de grâce ? Les corps décimés de Muriel Poli se trouvent perçus, captés, saisis au vif de leur douleur, dans cette suspension paradoxale et terrifiante qui précède l'anéantissement ou la délivrance.
La chute devient le corollaire de l'orgueil, de la révolte, de la lumière à venir.
Lucifer, plus que jamais !
Jean Saluce. Novembre 2015