Niveau cinéma, je n’y connais pas grand-chose, je suis plutôt bon public : je regarde de tout. Si on met de côté les films Disney (souvenirs d’enfance chéris) et ceux du studio Ghibli (fascination du Japon), les films que j’aime au point de les revoir des dizaines de fois sont extrêmement rares, surtout si on zappe ceux que je regarde parce qu’ils sont des adaptations de livres que j’adore. Mais il y a une licence, que j’aime pour ce qu’elle est, que je connais par cœur, que je regarde tout le temps : Jurassic Park.
Alors, je préviens de suite, cet article n’est pas là pour parler de la qualité des films Jurassic Park, ou même de Jurassic World : de très bons youtubeurs ou blogueurs s’en sont déjà bien occupés avant moi.
J’ignore ce qui a fait que j’ai tant et tant aimé le premier film. Je l’ai vu assez jeune et depuis je ne m’en lasse pas. J’ai appris très tard qu’à l’origine de tout cela il y avait un livre. Il est vrai que je ne m’étais jamais posé la question auparavant : d’où venait cette idée ? Vous vous doutez bien qu’il me fallait me procurer ce livre. Et pour avancer dans mon RAT Edition Winter, rien de mieux que de passer à la lecture de Jurassic Park de Michael Crichton.Pour la faire courte, Alan Grant (paléontologue), Ellie Sattler (paléobotaniste) et Ian Malcom (mathématicien spécialiste de la théorie du chaos) sont invités à rejoindre Hammond sur son île proche du Costa Rica – Isla Nublar – pour évaluer son parc. Tous pensent à un parc de loisir ou zoologique. Mais quelle surprise quand ils découvrent que l’attraction ici, ce sont les dinosaures. Des dinosaures recréent grâce à la génétique en plein essor dans ces années-là. Hammond a également invité ses deux petits-enfants pour visiter son île. Évidemment, rien ne va se passer comme prévu. Entre un informaticien peu loyal, la mauvaise idée d’avoir créer des vélociraptors, un gène de grenouille qui met le bazar, et une coupure d’électricité, les dangers sur cette île sont nombreux.
Alors, tout d’abord, pour évacuer dès maintenant cette question : le film se rapproche beaucoup du livre même si certains points sont modifiés. Des scènes ont été supprimées ou rajoutées pour rendre l’histoire plus télégénique mais aussi un peu moins chère à tourner (il y a notamment toute une scène avec une rivière… bref). Mais pour le fan, c’est absolument génial car certains éléments du livre qui n’ont pas été mis dans le premier film, et ont été insérés dans les films suivants. On enquête sur la trace de ces petites choses avec un grand sourire.
Concernant les personnages, on les retrouve pour la plupart, même si un ou deux secondaires n’ont pas été retransmis sur grand écran. La grande différence reste le traitement des personnages : Hammond n’est plus juste inconscient et drôle mais manipulateur, avare de pouvoir et toujours à la recherche de fric.
Si on s’éloigne du film, pour ne parler que du livre, je vais être franche : ce n’est pas très bon. En premier lieu, les personnages manquent cruellement de profondeur psychologique. Ils sont nombreux, on s’y perd un peu. Mais surtout, on ne comprend pas les relations entre eux, on ne sait rien de leurs peurs, de leurs caractères… On les regarde faire des actions, parler entre eux mais on ne se sent à aucun moment proche d’eux.
Pire que cela ! On n’arrive pas à s’imaginer les scènes du livre. Personnellement, je pense que quand on lit, notre imagination crée des images mentales de ce qu’on découvre : mais là impossible. C’est le bazar. Dès qu’il y a une scène d’action, on est complètement perdu, on ne voit pas du tout où veut en venir l’auteur. C’est le brouillard total. Et comme ce roman est censé être un thriller d’action, vous imaginez le problème…
Les personnages ne vont pas, l’action ne va pas (ce qui nous empêche vraiment de suivre l’intrigue), mais même le contexte, qui lui est logique, n’est pas agréable à lire. Tout le baratin sur la génétique au-début du roman fait penser à un essai journalistique qui n’aide pas vraiment à entrer dans le vif du sujet. Je lui ai trouvé un petit côté moralisant qui m’a complètement empêchée de rentrer dans le récit. Et je ne parle même pas de la traduction française parfois vieillotte qui refuse tout emprunt à l’anglais (bienvenue, donc, au Parc jurassique). Quant au style, à l’écriture, rien de bien intéressant ou de positif à rajouter : c’est mécanique, sans émotion. En fait, j’ai l’impression que l’auteur a oublié qu’il s’adressait à un lecteur, et qu’il a fait ça pour lui avant tout.
Ce livre vaut-il alors le coup ? Clairement non. C’est une déception. A moins que soyez un grand fan du film, je vous déconseille vraiment ce roman qui n’a pour seules qualités que les dinosaures et son adaptation au cinéma.
Michael Crichton, Jurassic Park, traduit de l’américain par Patrick Berthon, aux éditions Pocket, 7€70.