


Au bout du quai, se dresse le fort Saint Jean, dont chaque ouverture dans la muraille est occupée par des amoureux ou des lecteurs en recherche d'abri pour feuilleter leur roman préféré. Il a beau faire un temps splendide, le vent est omniprésent. Certains, à l'abri de la brise fraîche de février, font bronzette sur un banc de pierre. De l'autre côté du fort, une passerelle mène jusqu'au cube noir du MUCEM. Au pied de la mantille de béton de la façade, les vélos et les patinettes sont de sortie. L'esplanade semble être le rendez-vous du dimanche. Dans une ville où le soleil brille une bonne partie de l'année, comment ne pas être tenté de se précipiter dehors à la moindre minute de temps libre ? Comment ne pas avoir envie de s'envelopper de bleu, de se gaver de vitamines D ? Au bout d'un certain temps, - mais le temps a-t-il encore une prise sur nous ? -, on se prend à rêver de ne jamais rentrer, on aspire à un éternel printemps et on bénit Marseille de nous accueillir pour quelques jours encore...

