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La nuit, tous les coups sont permis

Publié le 28 février 2016 par Edelit @TransacEDHEC

NUIT

Le monde de la nuit regorge de surprises et d’opportunités, surtout financières. Des DJs millionnaires aux soirées à Vegas en passant par les boîtes de nuit parisiennes, il semblerait qu’une fois que le soleil se couche, ce soit l’argent qui se réveille. Analyse d’un marché obscur et quelques recettes pour briller dans la nuit noire.

Folies nocturnes

« Comment qualifiez-vous la nuit ? » Selon l’Observatoire de la Nuit, c’est pour plus de 80% de la population un moment « joyeux », « libre », « excitant ». Si ce marché va si bien, c’est donc parce que notre comportement change radicalement une fois la nuit tombée. Véritables loups garous, plus de 38% des consommateurs se déclarent incités à faire des achats déraisonnables, en prix comme en quantité.

Vous vous en doutez bien, l’argent coule à flot. Et le champagne aussi. Bouteilles commandées par groupe de 200, Jéroboams (3.2L) à 10500€ la bouteille, Mathusalems (6.4L) de Cristal Roederer pour 50000€ l’unité : ce sont des fortunes qui partent dans ces dépenses éphémères, plus faites pour épater la galerie que pour la dégustation.

Ne parlons pas de la drogue : qu’elle soit douce ou dure, celle-ci reste majoritairement consommée la nuit. Et en quantité : en France, c’est 13.8 millions de consommateurs occasionnels pour le cannabis, 400.000 pour la cocaïne et 300.000 pour l’ecstasy. Imaginez le marché: 2.3 milliards d’euros en France, entre 300 et 500 milliards de dollars dans le monde.

NUIO

Qui pour encaisser ?

Face à la demande, il y a bien une offre. Les boîtes de nuit sont, comme leur nom l’indique, l’endroit le plus classique pour claquer tout son argent. Si leur nombre baisse avec de nombreuses faillites, le marché n’en demeure pas moins très lucratif. Avec 2 milliards de chiffre d’affaires et 300 millions d’entrées par an, les boîtes qui réussissent le font avec brio.

Florilège ? Le Pangea, à Singapour, a rapporté entre 20 et 30 millions de dollars en 2014 grâce à son intérieur ultra-luxueux (canapés en python, tables en bois de 1000 ans, etc.). A Miami, si le LIV rapporte plus de 35 millions de dollars, c’est surtout dû aux DJs d’exception que le club accueille. La palme revient à deux clubs de Las Vegas, le XS et le Marquee, avec leurs 70 millions de revenus ! Cocktails à 10.000$, tables à 250.000$, entrées à 100.000$ pour l’anniversaire de Kim Kardashian : ce n’est pas pour rien que GQ Magazine en parle comme « la meilleure soirée que 500.000$ peuvent acheter ».

Les rois de l’ambiance

Pour animer ces soirées et plaire à la clientèle, il faut les meilleurs DJs. Mais ceux-ci ont un prix, plutôt élevé. 274 millions de dollars : ce sont les recettes cumulées des dix DJs les mieux payés de la planète. Sur le podium, Calvin Harris et ses 66 millions gagnés en 2015, David Guetta et ses 37 millions de gains, et Tiësto avec 20 millions de dollars et quelques.

Dans le monde, le poids économique de l’électro était estimé à près de 7 milliards de dollars en 2014. Nouvel El Dorado pour les jeunes passionnés ? En tout cas, les ventes de matériel pour DJs ont augmenté de 16% en l’espace d’un an. Mais ceux qui profitent de ces succès sont les labels et YouTube, captant dans l’ombre la rançon de la gloire…

NUIP

Et sinon la nuit ?

La nuit n’est pas faite que pour sortir et aller en boîte. D’autres business pullulent, dans l’ombre. Sur les trottoirs, la prostitution rapporterait 182 milliards de dollars par an. Le marché des parties fines est lui aussi en plein essor, avec de nombreux clubs en plus chaque année. L’entrée dans un club libertin sélect coûte autour de 70€ pour un couple, 120€ pour un homme seul. Un service haut-de-gamme à la carte s’est aussi développé, avec des sites comme http://selectpleasures.com. Comptez jusqu’à 30.000€ la nuit selon le scénario…

D’autres, la nuit, dorment ou regardent la télévision. N’allez pas croire que le business y est moins juteux. Les Late Shows sont des événements majeurs aux Etats-Unis ! Ces émissions de fin de soirée explosent les compteurs. Le « Late Show » de David Letterman attire chaque soir plus de 6 millions de téléspectateurs, tandis que le « Tonight Show » de Jimmy Fallon en séduit 4 millions. Forcément, qui dit audience dit publicité. Et les revenus publicitaires de ces late shows ont atteint 600 millions de dollars en 2014, avec une hausse de 14%.

La nuit, par ce qu’elle offre de liberté, de relaxation, de désinhibition, est devenue source d’opportunités et de richesses. À chacun d’y trouver le moyen d’en faire son business. Comme l’a si bien dit Victor Hugo, chaque homme dans sa nuit s’en va vers sa lumière.


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