Nietzsche, qui avait en son temps proclamé la mort de Dieu, serait sans doute fort surpris aujourd’hui devant le nombre de ceux qui, manifestement, n’ont toujours pas reçu le faire-part. Le fait religieux revient en force, toutes religions confondues, même si l’Islam affiche une énergie expansionniste plus visible et, dans sa version pervertie du djihadisme, bien plus violente que les autres. Quoi que souvent fort éloignée de Nietzsche, la Gauche semble découvrir ce phénomène en tombant des nues, quand elle ne s’obstine pas à le nier. C’est le thème, presque inattendu puisqu’il appartient à un quotidien (Le Monde) qui fit longtemps preuve d’angélisme vis-à-vis de l’islamisme, que développe Jean Birnbaum dans son dernier essai stimulant et particulièrement documenté, Un Silence religieux (Le Seuil, 239 pages, 17 €), sous-titré : « La Gauche face au Djihadisme ».