:star: D’après une histoire vraie de Delphine de Vigan
Broché: 484 pages
Editeur : JC Lattès
Date de parution : 26 août 2015
Collection : Littérature française
Langue : Français
Prix éditeur : 20€
ISBN-10: 2709648520
ISBN-13: 978-2709648523
Disponible sur liseuse : ouiRésumé:
« Tu sais parfois, je me demande s’il n y a pas quelqu’un qui prend possession de toi. »
Mon avis:
Avec un tel résumé, pas évident de se faire une idée du contenu du roman. On l’achète parce qu’on connait l’auteure, parce que son précédent roman avait fait parler de lui et c’est justement le sujet de D’après une histoire vraie. Que peut-on écrire quand on a écrit LE livre de sa carrière, celui qui nous met sous les feux de la rampe ? Les doutes, la page blanche qui devient si obsessionnelle qu’elle se transforme en névrose: ce sont les problèmes que doit affronter Delphine, le personnage principal du roman… « Delphine » comme l’auteure. Là, forcément, on se demande où est la part de vérité dans ce roman. Et c’est justement le but.
Un roman sur l’écriture du roman
D’après une histoire vraie est avant tout une réflexion sur l’écriture, sur l’autobiographie, un récit mis en abîme pour mettre en lumière les questionnements de l’auteur face à son art. Quelle est la part de vérité dans une autobiographie ? Toute autobiographie n’était-elle pas une fiction? (Vous avez 4 heures… :p ). Le roman s’interroge également sur l’image de l’écrivain face à son succès. Qu’attend-on de lui après un livre salué par la critique ? Surtout quand surgit l’angoisse de la page blanche. Bien que parfois répétitives, ces réflexions ont réellement trouvé un écho chez moi. C’est un livre « qui me parle » comme on dit. Si je note au fur et à mesure des citations des livres que je lis, j’ai rapidement dû renoncer au risque de devoir recopier des passages entiers.
« Si à travers l’écriture tu ne cherches pas à te connaître, à fouiller ce qui t’habite, ce qui te constitue, à rouvrir tes blessures, à gratter, creuser avec les mains, si tu ne mets pas en question ta personne, ton origine, ton milieu, cela n’a pas de sens. Il n’y a d’écriture que l’écriture de soi. Le reste ne compte pas. »
« L’écriture est une arme de défense, de tir, d’alarme, l’écriture est une grenade, un missile, un lance-flammes, une arme de guerre. Elle peut tout dévaster, mais elle peut aussi tout reconstruire. »
« Peut-être était-ce d’ailleurs cela, une rencontre, qu’elle soit amoureuse ou amicale, deux démences qui se reconnaissent et se captivent. »
L’auteur et son double démoniaque
Delphine ne doit pas seulement faire face à une dépression post-succès, mais aussi à une mystérieuse femme qui entre dans sa vie un jour pour la mettre sens dessus-dessous. L. – puisqu’elle n’a qu’une initiale-, cette autre écrivaine, vient confronter Delphine à ses doutes, à ses peurs. Pour L. tout roman qui se construit pas sur du réel n’est qu’une mascarade. Avis que ne partage pas Delphine. Apparaît ici toute l’ambiguïté du titre. Où est la vérité dans ce récit ?
Entre les deux femmes, c’est une histoire d’amitié et de haine qui va tourner à l’obsession. Très vite, on s’interroge sur cette étrange L. Qui est-elle vraiment ? Comment expliquer qu’elle connaisse tout de Delphine, anticipant ses besoins, se coulant dans sa vie comme dans un moule à sa taille ? La réponse apparaît peu à peu dans la seconde partie du roman. Je m’y attendais, mais je salue l’ingéniosité de la construction de ce roman aux multiples facettes qui risquent d’en déconcerter plus d’un.
J’ai eu un coup de cœur pour ce roman qui confirme le talent de l’auteure et dans lequel la fiction rattrape le réel… ou le contraire au choix.
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:star: D’après une histoire vraie de Delphine de Vigan
Broché: 484 pages
Editeur : JC Lattès
Date de parution : 26 août 2015
Collection : Littérature française
Langue : Français
Prix éditeur : 20€
ISBN-10: 2709648520
ISBN-13: 978-2709648523
Disponible sur liseuse : ouiRésumé:
« Tu sais parfois, je me demande s’il n y a pas quelqu’un qui prend possession de toi. »
Mon avis:
Avec un tel résumé, pas évident de se faire une idée du contenu du roman. On l’achète parce qu’on connait l’auteure, parce que son précédent roman avait fait parler de lui et c’est justement le sujet de D’après une histoire vraie. Que peut-on écrire quand on a écrit LE livre de sa carrière, celui qui nous met sous les feux de la rampe ? Les doutes, la page blanche qui devient si obsessionnelle qu’elle se transforme en névrose: ce sont les problèmes que doit affronter Delphine, le personnage principal du roman… « Delphine » comme l’auteure. Là, forcément, on se demande où est la part de vérité dans ce roman. Et c’est justement le but.
Un roman sur l’écriture du roman
D’après une histoire vraie est avant tout une réflexion sur l’écriture, sur l’autobiographie, un récit mis en abîme pour mettre en lumière les questionnements de l’auteur face à son art. Quelle est la part de vérité dans une autobiographie ? Toute autobiographie n’était-elle pas une fiction? (Vous avez 4 heures… :p ). Le roman s’interroge également sur l’image de l’écrivain face à son succès. Qu’attend-on de lui après un livre salué par la critique ? Surtout quand surgit l’angoisse de la page blanche. Bien que parfois répétitives, ces réflexions ont réellement trouvé un écho chez moi. C’est un livre « qui me parle » comme on dit. Si je note au fur et à mesure des citations des livres que je lis, j’ai rapidement dû renoncer au risque de devoir recopier des passages entiers.
« Si à travers l’écriture tu ne cherches pas à te connaître, à fouiller ce qui t’habite, ce qui te constitue, à rouvrir tes blessures, à gratter, creuser avec les mains, si tu ne mets pas en question ta personne, ton origine, ton milieu, cela n’a pas de sens. Il n’y a d’écriture que l’écriture de soi. Le reste ne compte pas. »
« L’écriture est une arme de défense, de tir, d’alarme, l’écriture est une grenade, un missile, un lance-flammes, une arme de guerre. Elle peut tout dévaster, mais elle peut aussi tout reconstruire. »
« Peut-être était-ce d’ailleurs cela, une rencontre, qu’elle soit amoureuse ou amicale, deux démences qui se reconnaissent et se captivent. »
L’auteur et son double démoniaque
Delphine ne doit pas seulement faire face à une dépression post-succès, mais aussi à une mystérieuse femme qui entre dans sa vie un jour pour la mettre sens dessus-dessous. L. – puisqu’elle n’a qu’une initiale-, cette autre écrivaine, vient confronter Delphine à ses doutes, à ses peurs. Pour L. tout roman qui se construit pas sur du réel n’est qu’une mascarade. Avis que ne partage pas Delphine. Apparaît ici toute l’ambiguïté du titre. Où est la vérité dans ce récit ?
Entre les deux femmes, c’est une histoire d’amitié et de haine qui va tourner à l’obsession. Très vite, on s’interroge sur cette étrange L. Qui est-elle vraiment ? Comment expliquer qu’elle connaisse tout de Delphine, anticipant ses besoins, se coulant dans sa vie comme dans un moule à sa taille ? La réponse apparaît peu à peu dans la seconde partie du roman. Je m’y attendais, mais je salue l’ingéniosité de la construction de ce roman aux multiples facettes qui risquent d’en déconcerter plus d’un.
J’ai eu un coup de cœur pour ce roman qui confirme le talent de l’auteure et dans lequel la fiction rattrape le réel… ou le contraire au choix.