Magazine Culture

KASPAROV contre POUTINE

Publié le 29 février 2016 par Le Journal De Personne
Pour un joueur d'échecs, les pions ont la valeur qu'on leur donne sur l'échiquier.
Donc pas de valeur absolue. Cela dépend de la position ou de l'opposition.
Toute configuration correspond à un plan, à une stratégie de développement.
Il n'y a pas de place pour le hasard ni pour les coups aléatoires.

- Kasparov déplace un premier pion en comparant Poutine à Hitler. Deux dictateurs qui n'annoncent jamais la couleur. Pour arriver à leurs fins, ils utilisent n'importe quel moyen. Même en ayant tort, ils sont persuadés que l'histoire leur donnera raison. Et si Hitler a perdu parce qu'il n'a pas su gagner, Poutine risque de gagner parce qu'il ne sait pas perdre. Contrairement à son abominable prédécesseur, il s'inspire de Machiavel.

- Kasparov déplace un deuxième pion en rappelant que Poutine fut et sera toujours un agent du KGB, autrement dit un éternel serviteur de l'union soviétique. La haine, il l'a dans ses gênes avec une soif absolue de revanche.
C'est un rouge qui vire au noir comme le sang qu'il fait couler. Son nationalisme et son impérialisme ne font qu'un. L'un ne va pas sans l'autre.

- Kasparov déplace un troisième pion en stipulant que Poutine est entrain de saper les fondements des démocraties occidentales dont le déclin lui semble fatal. Elles ont vécu sans péril et ont eu droit à une gloire imméritée parce qu'elles n'ont pas vraiment triomphé mais il leur a semblé, seulement semblé. Nous n'avons pas assisté à "la fin de l'histoire" comme l'a prédit Fukuyama, mais à la fin de leur histoire. Le capitalisme, version U.S., va disparaître sans laisser d'adresse avec son cortège de lâches et de tâches.

- Kasparov déplace un quatrième pion en décrétant que selon Poutine tous les régimes sont déficitaires, que le salut ne peut venir que d'un système totalitaire. Il faut verrouiller tout et partout, superviser et cesser d'improviser, dominer avant, s'autodéterminer après. Ce sont les conflits qui font le lit de Poutine. Il n'a pas besoin de nos draps, il dort tout nu... parce qu'il y a tout un peuple qui veille sur lui, en sachant qu'il ne dort que d'un œil, vu son orgueil.

- Kasparov déplace un cinquième pion en soutenant que si le système de Poutine tient bon, c'est à cause de la corruption, qui est devenue la règle, et a cessé d'être l'exception. Tout est vicié, à la base comme au sommet : on mange et on fait manger ceux qui vous servent et on se débarrasse de ceux qui dérangent : de la dissidence à la malveillance. Les dirigeants ont un libre accès aux fonds publics, mais aussi aux fonds privés. Les vases sont plus communicants que les hommes.

- Kasparov déplace un sixième pion en traitant Poutine de Léviathan, un monstre qui se donne tout pour n'avoir besoin de rien. Pour y parvenir il déclare la guerre à tous ceux qui ont du mal à vivre en paix, et à tous ceux qui ont du mal à brandir l'épée. Coup d'État permanent ou perpétuel passage en force ? Poutine seul, le sait.

- Kasparov déplace un septième pion : son cavalier pour signifier que le terrorisme est l'allié objectif de Vladimir Poutine. Il va se servir de la montée des islamismes pour vernir notre descente en enfer. Il chasse ceux qui nous menacent en menaçant ceux qui les chassent. Entendons-nous bien : Poutine n'en est encore qu'à sa phase végétarienne. Vous ne l'avez pas vu encore à son apogée, forcément carnassière.
Vladimir Poutine se lève subitement et dit : Échec et mat !

Kasparov vient de perdre un pion en oubliant qu'en Occident le Roi est un pion comme un autre. Celui-ci s'appelle : Bachar Al Assad.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Le Journal De Personne 76484 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte