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Rouge écarlate par Jacques Bablon

Par Livresque Du Noir @LivresqueduNoir
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Rouge écarlate. Parution précédente : Trait bleu.

Deux romans noirs. Pas du même noir.

Le ton dépend de ce que l’on pose sur la feuille blanche pour commencer.

Certains choix sont cruciaux. Ceux de Rouge écarlate ne sont pas les mêmes que ceux de Trait bleu. Parce que je ne voulais pas mettre mes pas dans mes traces, parce que j’avais envie d’aller voir ailleurs. Dans Trait bleu, un homme se raconte, au passé. Dans Rouge écarlate, on montre ce qui arrive à une demi-douzaine de personnages. Temps employé : le présent de l’indicatif.

La narration au passé fournit un espace propice à la réflexion, à l’expression de ce qu’il se passe dans les crânes, et la voix-off permet la distanciation.

Dans Rouge écarlate, on voit ce qu’il se passe au moment où ça se passe. Pas plus. On sait très peu ou rien de ce que pensent les personnages. Les images défilent. On a besoin de peu pour comprendre. Pas de longues descriptions. La plume ne musarde pas, n’est pas buissonnière. Des phrases courtes, pas ou peu d’adjectifs. On n’utilise que ce qui est nécessaire.

Mais peuvent être jugées utiles des petites choses qui ne font pas avancer l’action. On peut trouver de l’intérêt dans l’à côté : deux souris gambadent dans l’herbe aux pieds d’un tueur, un lapin échappe à une meute de chiens affamés, une tique arrive à piquer le ventre d’un militaire harnaché façon commando.

Pas le fil continu de la voix du narrateur comme dans Trait bleu, plutôt une mosaïque de scènes aux tempos et couleurs diverses. On peut suivre les trajectoires de trois ou quatre personnages dans un seul chapitre.

Ça commence par une histoire entre voisins. J’ai dû trouver ce décor dans mes souvenirs. J’ai connu ça dans l’enfance. Chacun sa petite maison, son petit jardin. Dans une, un chien fait caca dans le jardin et aboie après tout ce qui passe, les pelouses et les haies de celle d’à côté sont taillées au cordeau, dans la suivante rouille une veille bagnole au milieu des orties.

Voisins, voisines, même type d’habitat, vu de loin, mais des gens tous différents. Ici, un doux dingue, une gentille, une ordure, un enfant innocent et une jeune femme qui ne s’en laisse pas conter. Le frottement des uns avec les autres va être détonnant.

Une femme qui porte une fraise à sa bouche est une figure érotique. La fraise de la couverture jouera le rôle ? Fera écho à l’envie d’une femme enceinte ?

L’envie d’avoir un enfant. La filiation. La descendance. La vie qui se perpétue. Ça, c’est ce qui est commun aux deux bouquins.


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