L’avènement du véhicule sans conducteur est annoncé pour l’horizon 2050. Fort des promesses d’efficacité énergétique annoncées par les constructeurs, il pourrait, si l’on voit son usage d’un point de vue plus contextuel, provoquer l’effet inverse.
Des chercheurs de l’université de Leeds (Royaume-Uni) ont étudié, d’une part, leur impact écologique à travers une analyse purement technique. Celle-ci a prouvé que des économies d’énergies pouvaient effectivement être réalisées, notamment grâce à une conduite optimisée en termes de vitesse et de fluidification du trafic grâce à la coordination des véhicules autonomes entre eux, mais aussi par leur poids rendu plus léger par la moindre occurrence des accidents.
Mais les conséquences indirectes de l’utilisation massive de ces voitures pourraient bien faire baisser ces statistiques optimistes. Au lieu de choisir le train ou le bus pour se déplacer, les personnes pourraient plus souvent opter pour la voiture, le véhicule sans conducteur permettant aux passagers de travailler ou de se relaxer pendant le voyage. Une augmentation de 5% à 60% de la consommation d’énergie serait dans ce cas à prévoir. Aussi, un plus grand nombre de personnes pourraient désormais être sur les routes, puisque les personnes âgées et handicapées n’auraient plus de mal à conduire. Ceci augmenterait de 2 à 10% l’énergie consommée. Si l’on ajoute la plausible augmentation des limites de vitesses parce que les véhicules autonomes ont beaucoup moins de chances d’avoir un accident et l’augmentation du nombre d’appareils de divertissements comme les écrans de télévisions installés dans les habitacles, la facture écologique est salée.
L’automatisation des véhicules rendant la mobilité plus pratique et moins chère, les conséquences sur les déjections de CO2 sont à prévoir. Aux constructeurs de privilégier les modèles tout électriques, aux Etats de mener des politiques de sensibilisation à ces plausibles dérives.