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Journal d’un (faux) enseignant – Épisode 6 : #OnVautMoinsQueÇa

Publié le 01 mars 2016 par Swann

Okej, vous pouvez m'engueuler. Cela fait plus de deux mois, que je ne vous ai pas écrit un nouvel épisode de mon journal de (faux) enseignant. Mais il y a une raison : la vie est belle ! Et comme nous le savons, le beau en journalisme ne fait pas vendre. Il nous faut des malheurs, des clashs, des buzzs, des contre-vérités pour faire du clic ! Car le clic, aujourd'hui, c'est ce qui marche. Demandez-le à mes élèves. Si l'information n'a pas été diffusée sur Melty, dans TPMP ou reprise dans une vidéo de Norman, aucune chance de la connaître. Alors, pour reprendre cette chronique, quoi de mieux que de siffloter du Lorie et sa Positive Attitude ?

Journal d’un (faux) enseignant – Épisode 6 : #OnVautMoinsQueÇa

Toujours dans mes trois établissements, je cours de moins en moins. J'ai enfin trouvé l'organisation qu'il me fallait. Et surtout, j'arrive désormais à corriger mes copies (peu nombreuses) dans les transports en commun, afin d'avoir des weekends plutôt calmes et des soirées zen, devant Arte ou France 5 ! Et comme toutes les années, j'ai de nouveau réussi à redonner l'envie de travailler aux élèves qui avaient complètement lâché prise en cours de mathématiques.

Parallèlement au travail en classe, j'arrive à potasser la réforme du collège. Certes elle demande pas mal de travail, mais quand nous sommes en accord avec celle-ci, la préparation passe mieux. J'image déjà mes projets interdisciplinaires que je ferai l'année prochaine avec mes collègues. Et ce, même si je ne connais pas mon futur établissement ! Car oui, il me semble important de préparer différents projets et d'essayer d'être en accord avec des élèves que je découvrirai dans six mois. J'arriverai ainsi à leur imposer ma vision des mathématiques et leur montrer l'utilité de cette matière, en lien direct avec l'anglais et l'EPS.

Au-delà de mon travail en classe et de la réforme, j'ai aussi de plus en plus de temps pour discuter avec mes collègues, en salle des profs. Souvent autour d'un café ou d'un thé, nous partageons, pendant un petit quart d'heure, notre bonne humeur. Autant le début d'année fut quelque peu difficile (chahut dans les couloirs, indiscipline en classe et dans la cour, élèves irrespectueux par manque de repères scolaires), autant, grâce à un travail de sape en début d'année, tout va pour le mieux désormais.

Ces dernières semaines, nous avons même accueilli de nouveaux enseignants dans les différents établissements, pour palier des départs en congé maternité. Les remplaçants sont arrivés en ayant une appréhension (comme toujours) et après une heure de cours, ils ont compris qu'enseigner en REP+, c'était peut-être plus simple que dans d'autres établissements ! Nous avons la chance d'être en effectifs réduits : 22 à 25 élèves en collège, 35 en lycée. Je connais des établissements où les seuils des 30 et 40 sont atteints. Nous ne sommes vraiment pas à plaindre.

Bref, pourquoi aurais-je donc fait un épisode 6, alors que le banal était prépondérant dans mes différents établissements ?

À la limite, si nous avions eu un enseignant stagiaire abandonnant son poste en pleine année, si nous avions eu un enseignant craquant en plein cours, si nous avions eu un enseignant se faisant insulter en classe ou dans les couloirs, si nous avions eu des bagarres dans la cour de récréation, si nous avions eu des collègues se mettant en arrêt maladie pour prendre du recul et ne pas sombrer, j'aurais repris ma plume, j'aurais montré la complexité de notre métier en 2016. Mais cela n'est tout simplement pas le cas.

Nous avons un des plus beaux jobs du monde (avec celui de journaliste et candidat de télé-réalité) ! 14 à 16 semaines de vacances pour se reposer (Ouais, ouais, les journalistes, ne me dîtes pas que vos reportages à l'étranger ou en province ne sont pas des vacances cachées!). Des semaines de 18 heures, voire 15 pour les agrégés. Très peu de travail à la maison, à part mettre notre clé USB dans notre cartable le dimanche soir, pour ne pas oublier de faire nos impressions le lundi matin. Et surtout, nous avons la chance d'avoir un salaire horaire au-dessus de beaucoup de français, surtout quand nous sommes en établissements REP+, où une prime nous est offerte.

Quand je vois donc des collègues râler pour un rien, car un élève a oublié son stylo ou son cahier, qu'il est en retard d'une minute à cause du bus, je me dis ... WTF ! Soyons plus cool. Saperlipopette, enseignant, c'est tout bonnement diffuser son savoir à des élèves qui veulent simplement et calmement s'en imprégner !

Alors, Love, Love, LOVE !

Journal d’un (faux) enseignant – Épisode 6 : #OnVautMoinsQueÇa

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