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DOOKOOM, l’affirmation de la désobéissance

Publié le 02 mars 2016 par Unionstreet

DOOKOOM - Press photo 2016 (large CMYK) 1

Peut-on réellement définir la bête immonde nommée DOOKOOM ? Ce monstre à quatre têtes venu tout droit d’Afrique du Sud pourrait facilement tomber dans la comparaison avec les désormais célèbres Die Antwoord mais pourtant il n’en est rien tant le groupe fait résonner ce que l’ancienne colonie a de plus chaotique. Le « Dookoom » est aussi un terme zulu, un mot aux nombreuses significations emprunt de mysticisme qui tend à se rapprocher du paria. Et parias, les 4 tronches de DOOKOOM le sont.

Avec une musique fusionnant autant le hip-hop, la trap, le punk ou encore la noise, Isaac Mutant, Human Waste, spo0ky et DJ Roach réussissent à accrocher l’auditeur au premier coup d’essai. Mais l’appartenance musicale n’est pas importante, la finalité étant que cette musique sans genre reste un art richement virulent, violent, incisif et insoumis mais jamais poussif. Car en effet, DOOKOOM n’est rien d’autre que le produit de son environnement. La bande use de son mélange d’anglais et d’afrikaans pour retranscrire sans filtre l’univers menaçant des rues de Cape Flats, l’un des ghettos les plus hardcore de la planète et tire à boulet rouge sur une société révoltante.

En 2014, les sud africains écrasaient déjà le mythe de la « Nation Arc-en-Ciel » à grands coups de pompes et de basses avec le clip de « Larney Jou Poes » (« Hey Patron, Va Te Faire Foutre » ndlr). Avec ce titre issu de l’EP A Gangster Called Big Times, ils sonnent la révolte et font résonner l’insoumission dans un pays en pleine crise qui pense encore les stigmates de l’apartheid.

Après un second EP nommé Silbi Dog sorti en septembre 2015, DOOKOOM s’apprête à révéler son premier album NO! via le label IOT Records/Atypeek. NO!  se veut ici symbole de désobéissance, NO! est l’abréviation du terme « numéro », référence aux gangs à numéros dans le système pénitentiaire d’Afrique du sud (26, 27, 28). Les numéros règnent dans le milieu criminel de Cape Flats et leur pouvoir est omniprésent. NO! c’est également la référence au refus de n’être qu’un simple numéro au sein du système. Un album qui s’impose ainsi plein de contrastes et de reliefs, jamais plat, jamais fade, toujours subversif.

L’album NO! Sortira le 04 mars via IOT Records/Atypeek mais est déjà disponible en avant première sur Union Street !

DOOKOOM sera de passage à Paris pour un concert au Petit Bain le 23 mars 2016. On vous en dit plus bientôt !

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