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Au nom du fric par Pascal Thiriet

Par Livresque Du Noir @LivresqueduNoir
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J’aime bien les riches. Il y en a c’est les baleines ou les éléphants, moi c’est les riches.

Mais attention! Les vrais, les super-riches pas les petits friqués à Rolex ou les papes de la mode qu’on voit dans Elle. En général les gros riches que j’aime sont assez discrets. Ils vivent derrière des murs ou sur des îles et ils ont du monde autour d’eux pour faire tampon. Toute une larbinade affairée à les protéger de nous. Pas qu’ils soient spécialement pudiques ou qu’ils aient peur des voleurs mais enfin, ils n’aiment que deux sortes d’humains: ceux qu’ils payent ou ceux qui sont aussi gros qu’eux. Pour les approcher, si on n’est pas super pognoneux, ils faut faire le loufiat ou le pitre. Le loufiat il y en a de toutes sortes: secrétaire, coach, cuisinier, psi, chauffeur, etc. mais ça demande des compétences. Pitre, genre plasticiens, musiciens, écrivains c’est plus ouvert, pas besoin de vraie expertise.

Bon vous avez compris le plan. Un, j’écris un roman sur les financiers dans leur biotope (Au nom du fric), deux, je me fais embaucher comme biographe chez un du CAC 40 et je fais le pitre à sa table pendant un été et deux hivers. Après je lui demande une fortune pour ne pas publier, une fortune pour moi, pas pour lui évidemment. Top rusé. Si ça marche je paye le coup.

Pour la doc d’Au Nom du fric j’ai pas eu trop de mal. À cause d’un prédateur, le fisc le plus souvent, ou à la saison des amours le gros plein de fric fait un saut hors de l’eau, il suffit de l’observer à ce moment là. On peut aussi s’attacher à la trace d’un individu faible ou blessé, genre Arnaud Dassault ou Olivier Lagardère, mais c’est moins intéressant. Bref une fois réuni la doc, un vieux numéro de Valeurs Actuelles sur lequel la dysenterie avait prélevé son écot et douze minutes de TF1 attrapé chez le coiffeur, j’ai posé sur l’écran de mon ordi: un papa, une maman et deux fils.  Autour j’ai disposé joliment quelques incompétents, flics ou larbins, et des Chinois aussi. C’était  parti. En voiture Simone comme disais Jean-Paul Sartre. Y a qu’a laisser faire la logique.

La logique c’est que deux moitiés de fortune additionnées ça fait beaucoup moins qu’une fortune donc on partage pas. La logique c’est qu’il y a un fils de trop. Alors le père organise une petite compétition entre ses deux descendants. A chacun son million et au bout d’un an on fait les comptes, le plus riche gagne, comme dans la vraie vie. Les deux fils, ils se ressemblent pas trop. Il y en a un qui fait dans le pétrole réel et l’autre dans l’économie numérique. Le pétrolier il est fasciné par le Mexique ultra-libéral, c’est à dire totalement corrompu, et l’autre il est envoûté par son amoureux. Ah que j’oublie pas, il y a deux orphelins qui seraient incestueux mais, vu qu’il y a peu de chances qu’ils soient de la même famille, ils sont juste amis. Eux, ils sont très compétents. Théoriquement ils appartiennent au père mais  ils n’aiment pas trop faire les loufiats, ils ont pas la mentalité, alors ils vont foutre le ouaille.

Bon voilà je crois que c’est tout.


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