© Claude Huré
C’est fou comme une balade matinale en pleine nature peut être très efficace pour se remettre les idées aux claires. A chaque fois que je dois prendre une décision importante, c’est débile mais je marche. Ca peut être pour une durée courte, pour aller à la boulangerie ou beaucoup plus longue quand la réflexion est nécessaire.
Mais que je le veuille ou non, à un moment mon esprit automatiquement déconnecte, se met à apprécier ce qui l’entoure même si ça fait 20 fois qu’il voit la même chose. S’émerveille de la luminosité, des herbes folles, des canards, ragondins ou autre bestioles sur le lieu de ma promenade. Il peut parfois être transporté par un simple parfum, celui des roses, des glycines que j’associe à ma grand-mère, des magnolias dont j’adore respirer le parfum.
L’eau aussi attire systématiquement ma rêverie à la fois immobile et immuable, éternelle recommencement qui m’apaise et me réconforte. Doux murmure à mes oreilles comme une gentille berceuse.
Beaucoup plus efficace que les bruits de la ville et la musique de mon mp3 souvent. Mais parfois ces marches ne sont pas que réflexives, elles peuvent être aussi importantes pour faire des choix. Là pas de rêverie mais plutôt l’acte qui compte, d’allonger les foulées, de s’épuiser en conjoncture, en se parlant dans sa tête. En récapitulant, comptant, s’énervant pour trouver une solution.
Parfois, à l’inverse la marche permet de tout ordonner, de trouver enfin la réponse, la répartie, de tenir un planning qui tienne la route. Ou de faire un choix pour son avenir, mes décisions d’être propriétaire, de boulot, de rupture sont souvent issues de ces marches méditatives ou décisives.
Aujourd’hui, elle se déroule dans un jardin public, entourée de marronnier, j’adore les marronniers, ils sont automatiquement associés à l’école pour moi. Ces grands arbres éternels de la cour avec lesquels on jouait. Ces jeux de marelle, d’élastique et de bille, ces parfums d’enfance oubliés. Ca me rappelle qu’on peut grandir et garder nos âmes d’enfants, que tous les rêves sont encore possibles. Je prends souvent des décisions plus rapides ou dingues à proximité de ces arbres. Comme quoi les choix ne tiennent pas à grand-chose finalement, ça ne sert à rien de se triturer le cerveau.
Un arbre, de l’air frais, la volonté de changer. Ou simplement se reposer comme l’homme assis tranquille sous le marronnier. Je respire un grand coup et je fais un choix.
©eirenamg