Voici le moment que vous attendez tous : l'incursion en terre footballistique, la visite du sanctuaire : mes premiers pas au stade Vélodrome ! Déjà, du haut de Notre Dame de la Garde, on le voit parfaitement au-milieu des autres constructions de la ville. Pardon, le NOUVEAU stade Vélodrome, celui qui, d'après certains marseillais, a pesé trop lourd sur leurs impôts... mais dont il ne peuvent s'empêcher d'être fiers. A Marseille, il y a la Bonne Mère et le Dieu football, c'est ainsi. De l'extérieur, c'est énorme, ce gros bateau blanc au centre d'un quartier dont on a sonné l'heure du renouveau. Car on veut que le stade s'intègre dans le paysage urbain et qu'il soit entouré de magasins, de cinémas, de restaurants, de beaux logements, etc... Pour le moment, tout est encore à l'étape du projet.
Mais entrons plutôt. Nous avons la chance, pour la visite, d'avoir avec nous un guide qui sait passionner son auditoire et qui nous offre un récit vivant et drôle, ponctué d'anecdotes et d'informations diverses. Un bon point ! Il nous emmène dans les tribunes, la salle de presse, les loges VIP, les vestiaires, et on a même le droit de s'asseoir rapidement sur le siège de notre joueur préféré. Pas contre, étant donné que le club de Marseille, contrairement à Barcelone, n'est pas propriétaire de son stade, aucune décoration à l'effigie de l'équipe, pas de banderoles, pas de slogans, pas de photo. Apparemment, le gestionnaire du stade est en froid avec le club, donc ce sont des couloirs tristement neutres qu'on arpente. Peu importe, l'esprit est là et on est excités comme des enfants le matin de Noël!
A la sortie, on ne manque évidemment pas de s'arrêter à la boutique et de faire chauffer la carte bleue... histoire de nous équiper de manière décente pour le match que nous allons voir. Eh oui, pour avoir un panorama complet de ce qu'est le foot à Marseille, il faut s'asseoir dans les tribunes un soir de match !
Coupe d'Europe contre Bilbao. A ma gauche, des supporters basques chauds comme la braise ; à ma droite, le virage des supporters marseillais, dans lequel se déplie une énorme banderole aux couleurs du club. Il y a une ambiance de dingue dans ce stade, ce n'est pas qu'une légende. Droit au but ! Bon, ce soir, ce sera une défaite. Autour de moi, les spectateurs sont dans tous leurs états. Ce qu'ils aiment, c'est le beau jeu, l'engagement, la passion. Imaginez la pression pour les joueurs, quand ils savent qu'autant d'entraîneurs et de critiques en puissance sont derrière eux. Pas le droit à l'erreur ! Par contre, quand l'OM gagne (il faudra que j'y retourne pour voir ça), quelle explosion, quelle jubilation collective ce doit être ! C'est là qu'on se dit que le sport est décidément un vecteur de rassemblement, la catharsis d'agressivités qui, la plupart du temps, se transforment en élan positif. Enfin, je nuance, me retrouver dans le virage sud aux côtés des Ultras et autres Fanatics, ça ne me transporte pas vraiment. Le Stade Vélodrome, ce n'est pas non plus le monde de Oui-Oui. On y entend des insultes ; des objets volants non identifiés atterrissent parfois sur la pelouse ; même les enfants font des doigts d'honneur aux supporters de l'équipe adverse... ça fait partie du folklore !
En tout cas, pour qui aime le foot, c'est l'endroit à voir en priorité à Marseille ! Allez l'OM !