Hum, le fredonnement coloré d’Eerie Wanda.
L’hiver décousu touche (peut-être) à sa fin, on ne s’y retrouve plus avec toutes ces giboulées, la faute au dérèglement climatique (paraît-il). Cependant, ce dont on est certain, c’est qu’un vent printanier s’est levé dans notre discothèque. Et ce, grâce aux Néerlandais d’Eerie Wanda, qui apportent une vague de douceur pop-psyché avec leur premier album Hum et réchauffent le cœur des mélomanes. Un disque joyeux et ludique qui nous ravit.
Leur nom vous dit quelque chose ? C’est que vous les avez peut-être déjà entendus en première partie des Allah-Las au Trabendo ou de Jacco Gardner. Le bassiste, Jasper, et le batteur, Nic, font en effet partie du live band du paysagiste musical (bon, ok, elle est un peu capillo-tractée celle-là). En tout cas, Eerie Wanda s’inscrit d’emblée dans une nébuleuse pop rock un peu garage et livre un premier opus éthéré et enjoué.
Le disque s’ouvre sur le premier paradoxe « Happy Hard Times », et son strumming lent auquel viennent s’ajouter une basse chaloupée et une mélodie délicate. C’est ensuite la voix de Marina qui nous embarque jusqu’au refrain. Le quatuor d’Amsterdam annonce d’emblée la couleur, et on adhère. C’est la guitare de Bram qui enchaine avec le tube délicieux « I Am Over Here », titre qui nous donne envie de claquer des mains et de faire les chœurs. On se croirait à la plage dans les 70’s quoi. Le chant nous enivre sur le titre suivant, « Mirage », et on se laisse volontiers emporter au creux des mélodies ciselées et efficaces.
La très pop « New Harmony » prend le relai avec des petits accents qui nous rappellent un peu Beach House. Les quelques notes de guitare qui tourbillonnent nous ensorcellent. Vous reprendrez bien un petit solo de guitare acidulée ?
Après les délicieuses et nonchalantes « Angel Hair » et « Volcano Lagoon », c’est le morceau éponyme de l’album « Hum » qui débarque sur notre îlot coloré avec une base drum and bass efficace. Léger changement de registre avec « To Dream Again » un peu plus enlevé et un petit grain presque bollywoodien dans la distorsion psyché de la voix. Place au côté folk et electronica de la force avec « The Reason » avant le très ludique premier single « Vinny » et ses échos vocaux. La section rythmique fait des merveilles et souligne avec brio le sens de la mélodie que possède indéniablement les trublions d’Eerie Wanda.
« Working on the Field » nous fait faire un détour par la campagne parfumée, on s’évade dans la chaleur colorée de la musique et du style du groupe, dans lequel on se sent particulièrement bien. L’ending espiègle s’enchaine avec la mystérieuse histoire de « The Boy » et le charme du songwriting de la chanteuse. Il y a quelque chose d’hypnotique dans la voix et la façon de chanter de cette dernière, et de la classe aussi. C’est « There Aren’t Many Things » qui vient finalement clore ce premier album fort prometteur. Une ballade folk, un plaisir simple, porté par des chœurs et de jolis motifs mélodiques qui s’éteint dans des bribes de conversation.
Hum est un album vraiment plein de charme, qu’on écoute rêveusement. Eerie Wanda nous donne des envies de soleil et de farniente et livre ces treize titres avec une facilité apparente. Chaque morceau est un petit bijou, joliment travaillé, harmonieusement coloré et minutieusement orchestré. Un peu de douceur dans ce monde morose ! Il faudra attendre encore un peu pour les voir se produire sur scène dans nos contrées mais vous pouvez suivre leurs actualités sur leur site ou leur Facebook. D’ici là, on se détend et on continue à chantonner…
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Mathilde
Chroniqueuse et petites mains des partenariats sur l'Internet. Khâgneuse en Histoire des arts dans la vraie vie.Pop, folk, rock et indies, la monomanie à tous les étages. Team chatons tristes.
Mon Cocktail Préféré : Champomy d'abord ! Une bonne bière en bonne compagnie. Je ne résiste pas à un gin fizz au basilic.
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