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Le tueur intime par Le proprio

Par Livresque Du Noir @LivresqueduNoir
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Comment un tueur en série devient ce qu’il est ? Habituellement, dans les thrillers, on commence à connaître le passé de l’assassin au cours de la narration. Claire Favan a attaqué son livre en choisissant un angle original. L’histoire commence par l’enfance de Will Edwards, un serial killer en devenir. Elle nous décrit ses souffrances, les tortures infligées par ses camarades d’école, les sodomies que lui fait subir son alcoolique de père depuis la mort de sa mère. Au départ, on a de l’empathie pour Will, souffre-douleur de son école, qui va voir sa vie bouleversée par l’arrivée d’une fille dans sa classe. Samantha. Elle est la seule à se soucier de lui, à vouloir le prendre sous son aile. Parce qu’elle a une vie aussi heureuse que la sienne est merdique, il va décider qu’il fera d’elle sa créature. Une marionnette qu’il va façonner en fonction de ses souffrances. On va assister à la transformation de Will en un être pervers et cruel, qui ne peut bander et prendre son pied qu’avec des femmes ayant une ressemblance physique avec Samantha.
Difficile de rester de marbre, quand on sait que pour Will, prendre son pied, c’est violer ses victimes pendant des heures en leur faisant subir les pires tortures avant de les achever. Surtout que Claire Favan a un certain talent au niveau de la précision des descriptions. Bien sûr, tous les cadavres semés ne laissent pas indifférents le FBI. Faute d’indices, l’enquête piétine. On affecte à l’équipe un nouveau profiler, RJ Scanlon, aussi pro dans son job que sa vie personnelle est désastreuse. Un cador. Claire Favan le précise à la fin de son roman, elle n’a jamais mis les pieds aux États-Unis et n’est pas coutumière des procédures du FBI. On le ressent dans le roman. Quand les gars arrivent sur le lieu d’un crime et qu’en quelques minutes ils arrivent à analyser des empreintes digitales et à en trouver le propriétaire, c’est encore plus fort que dans « Les Experts ». Et pourtant, malgré des approximations, ce roman dégage une senteur troublante et enivrante. On peut d’ailleurs trouver des similitudes avec le chef d’œuvre de Süskind : Le Parfum. On est observateur de l’éclosion d’un monstre et de son évolution. On vit, on ressent ses émotions, ses motivations. Bref, on est dans la tête du tueur, et ça fout les jetons.


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