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11 Mars 2016, Poste à Galène.
Une soirée pop indé à petit prix, garantie sans playlist paresseuse, qui plus est avec deux live de groupes encore jamais venus à Marseille, ça ne se refuse pas.
C’est le Mostla Soundsystem qui se charge de faire patienter les plus ponctuels avec une sélection de titres plus ou moins obscurs entendus pour certains sur une des compilations riches en découvertes de La Souterraine, label déjà à l’honneur dans ces colonnes l’an dernier pour la soirée avec Chevalrex et Orso Jesenska.
On y reconnaîtra dans le lot des morceaux d’Elli & Jacno ou encore Marie Et Les Garçons bien raccord avec l’artiste qui va suivre.
Remi Parson a beau être installé à Londres depuis quelques années, c’est comme la formation suivante en français qu’il s’illustre avec une new wave minimaliste mais paradoxalement assez entraînante.
Il nous confie être habituellement accompagné d’un comparse, ce soir c’est uniquement avec ses claviers et sa guitare qu’il va présenter ses chansons au spleen contagieux.
Timide quand il s’exprime avec un accent charmant de Montauban entre les morceaux mais volontiers blagueur, notamment pour présenter son album « rouge et blanc comme l’AS Monaco, en encore plus triste ».
Au niveau du chant comme de la musique on pourrait trouver ses mélodies monotones et répétitives, mais comme sur disque il arrive à accrocher malgré l’économie de moyens, avec une fraîcheur à la Daho et des riffs dans le plus pur style New Order.
Ça sonne parfois un peu bricolé (ces séquences aux fins systématiquement abruptes, qu’il souligne non sans humour) mais les chansons sont agréables et le personnage on ne peut plus attachant.
Pendant le changement de plateau on constate avec plaisir que la salle n’est pas si déserte que ça pour une soirée indé, et on s’amuse des interludes prévues par le collectif Humeur Massacrante / C’est Content.
A savoir des animations type fête foraine placées sous le signe du Lol et de Cash Converters où il fallait attraper un pompon pour avoir la chance de repartir avec au choix un livre sur des cocktails, des stickers, une VHS de « Taxi » ou un dvd de Kyo.
Il y avait aussi un chamboule-tout avec des boites de conserve à l’effigie de Michel Sardou, dont un improbable duo avec Mireille Darc a inspiré le nom du groupe Requin Chagrin qui va suivre.
Requin Chagrin est un quatuor formé autour d’une Varoise d’origine, Marion Brunetto, chanteuse guitariste à la petite voix mais au grand talent, tout comme les musiciens qui l’accompagnent.
Leur premier disque sorti il y a quelques mois avait motivé ma venue ce soir, cela valait le déplacement.
De la pop garage lumineuse avec des morceaux prenants, un petit coté shoegaze par moments, du moog obsédant, des voix noyées dans un mur de son plein de reverb et un final puissant.
Pas ou peu de temps mort, juste ce qu’il faut de contact avec un public fêtard pour la plupart assez réceptif, Requin Chagrin est de ces groupe énergiques et appliqués qui vont à l’essentiel.
La seule frustration de ce concert sera très courte durée, mais la qualité fut constante du début à la fin de ce set nerveux et intense.
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