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Diamants sur canapé

Par Tinalakiller

réalisé par Blake Edwards

avec Audrey Hepburn, George Peppard, Patricia Neal, Buddy Ebsen, Martin Balsam, Mickey Rooney...

titre original : Breakfast at Tiffany's

Comédie américaine. 1h55. 1961.

sortie française : 10 janvier 1962

Movie Challenge 2016 : Un film avec une actrice que j'adore
Diamants sur canapé

Une croqueuse de diamants cherche à épouser un homme riche alors que son voisin écrivain s'intéresse à elle. La jolie Holly fait également en toute innocence le messager pour un truand notoire. Lorsque la police l'interroge, elle n'a aucun mal à prouver son innocence mais son futur époux, riche planteur brésilien, s'éloigne par peur du scandale. L'écrivain en profite pour consoler la belle.

Diamants sur canapé

J'ai d'abord lu la longue nouvelle de Truman Capote, Petit-déjeuner chez Tiffany, qui ne m'avait pas spécialement plu (alors que j'aime d'habitude cet auteur), ce qui m'a refroidi pour regarder le film réalisé pourtant pas le grand Blake Edwards (ce qui aurait dû être pour moi un argument de poids). C'est finalement la présence de l'adorable Audrey Hepburn qui m'a poussée à le découvrir pour de bon. Après tout, j'ai vu maintenant un paquet de ses films mais je n'avais jamais trouvé l'envie de le regarder. En dehors de la fin, c'est tout de même assez fidèle au texte de Capote (même si on peut aussi parler d'inspiration). Cela aurait pu être inquiétant venant de la part de quelqu'un qui n'a justement pas aimé la version écrite. Or, étrangement, j'ai tout de même apprécié ce film. Certes, je l'ai tout de même trouvé " surestimé " (cet avis n'engage que moi) et je ne pense pas être une amatrice de comédie sentimentale à la base. Je l'ai trouvé également un peu trop long même si heureusement l'ensemble est plutôt rythmé (en tout cas je ne me suis pas non plus ennuyée paradoxalement). Cela dit, il s'agit d'un film très plaisant, possédant un charme fou. J'ai trouvé le portrait des personnages plus approfondis que dans le livre, c'est peut-être pour ça que j'ai cette préférence pour son adaptation cinématographique. Holly Golightly, désormais un personnage emblématique du cinéma, incarnée par la délicieuse et lumineuse Audrey Hepburn (certainement le film qui l'a transformée en icône), est une jeune femme a priori superficielle, cupide et un peu emmerdeuse, qui finit par se mentir à elle-même, à ne plus connaître sa véritable identité et à renier ses sentiments. Pourtant on s'attache rapidement à elle et surtout on apprend à connaître ses blessures et douleurs profondes et intimes. Le personnage de Paul (interprété par George Peppard, plus connu pour être Hannibal dans L'Agence tous risques) est alors intéressant : lui aussi a évidemment ses failles, sa complexité mais c'est surtout un personnage qui va permettre à Holly de se dévoiler, il gratte la surface pour mieux voir son intériorité.

Diamants sur canapé

C'est à ce moment-là qu'on peut établir un rapprochement entre le métier d'écrivain de Paul et le personnage de Holly : cette dernière devient de plus en plus fictive à force de se forger cette nouvelle identité (dans la nouvelle de Capote, on a d'ailleurs même l'impression qu'elle l'est). Paul est littéralement celui qui parvient à lire entre les lignes de la jeune femme. J'adore aussi le chat (en même temps, j'aime les chats en général, ça aide... osef Tina !) ! L'ensemble est également très plaisant, notamment grâce à des répliques piquantes ou des situations absurdes (la scène de la soirée avec tous les invités par exemple). En revanche, je n'ai pas aimé le personnage de Monsieur Yunioshi qui alourdit ce film qui utilise plutôt des ressorts subtils. De plus, je trouve la romance entre Holly et Paul assez inégale. Je précise encore une fois que j'ai aimé le film, les interprétations de Hepburn et Peppard et leurs personnages mais je crois que la présence de Hepburn est si forte (et son personnage aussi) que ça finit par créer malgré tout un certain déséquilibre. Pour reprendre les points positifs, le chic reste en tout cas omniprésent dans la manière de filmer New York, les décors, les costumes. Ces éléments auraient être mis en avant superficiellement mais je trouve qu'ils parviennent à créer une atmosphère charmante ainsi qu'une esthétique plaisante et ils aident aussi quelque part à souder l'émotion. J'ai l'impression que Woody Allen s'est pas mal inspiré de ce film pour créer son propre univers (et j'ai beaucoup pensé à Blue Jasmine en regardant ce film, je ne sais pas si vous avez fait vous aussi le rapprochement). On retient également la musique de Henri Mancini, ainsi que la célèbre chanson " Moon River ", tous deux récompensés par un Oscar. Ils confirment la mélancolie présente tout le long du film. La mise en scène, précise et élégante à la fois, permet à l'ensemble de trouver un véritable équilibre et surtout de ne pas tomber dans le piège de la superficialité (vu le thème et personnages traités). Enfin, le scénario est également assez réussi, qui utilise les codes de la comédie romantique et même de la comédie tout court tout en mettant en lumière la psychologie des personnages.

Diamants sur canapé

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