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MINIATURES PERSANES : XVIIIe ET XIXe

Publié le 17 mars 2016 par Aelezig

Cinq ans après la mort de Nâdir Châh, Mohammad Karim Khan (1705-1779), commence son ascension politique. Il parvient à anéantir ses opposants des tribus bakhtiares et des Qadjars turcophones. Toutefois contrairement à Nâdir Châh, il se concentre plus sur les problèmes intérieurs que sur les expéditions guerrières. Il panse ainsi les blessures dues au gouvernement des Afghans et au règne de Nâdir. L'artisanat renaît, le commerce est rétabli, les constructions reprennent.  

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1721

Un grand nombre de palais sont construits à Chiraz, la nouvelle capitale. Leurs murs sont recouverts non seulement de représentations de réceptions officielles et de victoires, mais aussi de sujets tels que le sacrifice d'Abraham ou bien Moïse faisant paître son troupeau. Les thèmes les plus répandus sont la représentation de princes, de beautés féminines jouant de la musique ou dansant. Les tableaux possèdent souvent un dessus en forme d'arc pour donner l'illusion d'une fenêtre ouverte. Quelques artistes, comme autrefois, travaillent dans le genre « fleurs et oiseaux » que prisait Mohammad Chafi Abbasi. La peinture sur laque prend un grand essor, mais aussi une importante production commerciale de basse qualité qui copie souvent d'anciennes miniatures. Cette production de bazar est destinée aux Européens et aux Perses peu fortunés.

La tribu des Qadjars se renforce cependant. Elle vit dans le nord de l'Iran aux alentours de la ville d'Astrabad. Au milieu des années 1780, ils ont la mainmise sur tout le Nord de l'Iran et font de la petite ville de Téhéran leur capitale. Elle demeure la capitale de la dynastie qadjare, après que son fondateur, Agha Mohammad, se soit proclamé chah. Son règne ne se poursuit pas, car il est assassiné en 1797. Son héritier est son neveu, Fath Ali (1797-1834) dont le règne se passe dans une certaine tranquillité. Les désagréments sont surtout liés à la politique de l'Empire russe qui ôte aux Perses les territoires chrétiens de la Géorgie, d'une partie de l'Arménie, tandis qu'une politique de guerre commerciale et tarifaire est enclenchée par l'Iran.

Avec l'arrivée de cette nouvelle dynastie, l'art pictural perse change profondément. Il prend le nom d'« art qadjar » et demeure jusqu'à un peu plus de la moitié du XIXe. Le style qadjar est avant tout un art de cour dans son esprit et un style éclectique dans son destin, avec de fortes tendances archaïsantes. Le règne de Fath Ali est empreint d'un certain éclat, d'une certaine pompe même, avec des palais luxueux et une cour brillante. C'est sous ce règne que cette dynastie récente tente de redonner vie à un art de vivre de cour disparu et à l'art antique persan. La cour commande des portraits officiels, des scènes de bataille, toujours pompeuses et théâtrales. La quintessence de ce style, ce sont les nombreux portraits du chah qui ressemblent quelque peu à des portraits d'opérettes… Les premières œuvres de ce style qadjare se caractérisent par leur fond plat, le grand rôle de l'ornementation, l'attention aux détails et aux étoffes, etc.

La première moitié du XIXe siècle connaît comme autrefois des commandes de manuscrits enluminés, avec plusieurs versions du Livre des rois et d'autres œuvres traditionnelles, mais le style des miniatures, quant à lui, est fort éloigné de la tradition classique. Le neveu de Fath Ali, Mohammad Ali, lui succède. Il règne jusqu'en 1848 à une époque où la rivalité des Anglais et des Russes s'exerce de plus en plus. Elle culmine sous Nasseredin (1848-1896). Cependant le chah suit mal à propos les conseils des Anglais et son règne coïncide avec un profond ressentiment dans la population, misérable et majoritairement analphabète, tandis que les classes cultivées sont également mécontentes. Il finit par être assassiné. Le trône échoit à son fils Mozaffaredin qui règne jusqu'en 1907. 

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1853

Nasseredin est un profond admirateur de tout ce qui est occidental, y compris de sa technique ou de ses beaux-arts. Des écoles de dessin et des ateliers de peinture sont ouverts dans le royaume, où y enseignent des maîtres européens ou des artistes persans ayant étudié en Occident. La figure centrale de cette période est le peintre Kamal-ol-molk qui peint des toiles à l'européenne, dans un style proche des Ambulant russes. Un autre peintre connu d'alors est Abolhassan Ghaffari (dit Sani-ol-molk) (1814-1866) qui a étudié cinq ans en Italie. Le portrait est le genre qui domine. D'autre part, comme le souverain est passionné de photographie, il fait aussi ouvrir un collège technique à Téhéran pour l'apprentissage de la photographie avec des spécialistes venus d'Europe. Lui-même est l'auteur de nombreuses photographies de ses proches et de sa famille. À cette époque, le but de la peinture est d'égaler la précision photographique. Cette tendance se poursuit jusqu'au début du XXe siècle.

D'après Wikipédia


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