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My tralala, my ding ding dong...

Publié le 13 juin 2008 par Mikatxu @crystalfrontier

Vraiment, ça fait plaisir de voir et d'entendre des artistes surprenants. Parce que là, Michel (mon fin limier du mauvais goût musical) est vraiment allé fouiller dans les bas-fonds du nanar.
Le type qui est à l'origine de ça s'appelle Günther. C'est beau, ça sonne allemand mais le lien avec Tokio Hotel s'arrête là. Tant mieux certainement, puis l'ami Günther évolue dans une ligue bien à part, le lover moustachu coquinou. Ce qui, bien sûr, exclut le groupe favori des jeunes minettes prépubères (la moustache, ça ne les fait que peu tripper).
Déjà, sur Youtube, le contenu du clip est classé comme "contenu sensible" et nécessite de confirmer sa date de naissance. J'avoue que je comprends pas vraiment à quoi ça sert côté dissuasif, mais surtout, ça ne correspond pas vraiment à la teneur du contenu du clip ! Alors, on sent bien que le coquin Günther est un sacré tombeur (il se réveille avec une tripotée de nanas à poil à côté de lui), mais on reste dans le porno chic, sans rien qui dépasse, you can look but you can't touch. D'ailleurs, le réalisateur du clip a trouvé la parade ultime à toute idée à trop forte connotation sexuelle : tout plan "sexuel" est enchaîné à un très gros plan sur la bouche de l'ami Gunther, au menton glabre mais à la petite moustache de maquereau des années 80's., ce qui a un effet radical, vous m'avouerez. Son costard blanc ne dépareille pas, et ses lunettes de soleil (pour le mystère), sa coupe étrange finissent de poser le personnage.
He's looking for some fun, c'est ce qu'il dit. Le petit regard lascif dont il ne se départit jamais vient d'ailleurs lourdement insister sur le type d'amusement qu'il recherche. On note également un "bip" fort bien placé, venant sans doute cacher de façon idiotement puritaine le mot magique (non, je ne l'écrirai pas). On appréciera ainsi d'autant plus la franchise et le côté direct des filles, qui (tout en se roulant par terre ou se frottant l'une sur l'autre) ont la lourde tâche d'assumer le refrain "Tease me, Oh please me, I want you to be my love toy". L'image tire vraiment sur le porno soft, avec le feu de cheminée et la nana blondasse avec un piercing sur la langue. Ce qui rend d'autant plus étrange les enchaînements d'images pouf-bouche de Günther....
Le deuxième volet du clip commence à la suite de ce refrain voulu aphrodisiaque. Gunther ouvre une porte de son royaume, et là, Ô surprise, c'est une sorte de boîte qui a ouvert juste dans son harem ! Toutes les femmes se trémoussent en rythme, le réalisateur doit d'ailleurs être en extase puisqu'il nous fait le coup (là encore très 80's) de l'image multipliée, gros plan sur un fessier rebondi d'ailleurs, pour enchaîner sur un alignement de corps féminins qui dansent un peu à la manière de l'armée, genre tout le monde en ligne super stricte et hop ! Tous en rythme ! Ca fait d'ailleurs un effet boeuf à l'ami Günther, qui semble sur le point de grimper aux rideaux. La chaleur est même montée d'un cran puisque les vêtements ont laissé place aux maillots de bain, achevant pour de bon le réalisateur qui s'attarde sur la poitrine des nanas et qu'on devine au bord de l'apoplexie.
D'ailleurs, la fin du cip vire bien au n'importe quoi. Le super gimmick de chorégraphie (le petit coup de rein sur la gauche ou sur la droite, avec la tête qui part dans l'autre direction) s'efface au profit d'un foutoir généralisé, personnalisé par la blonde qui se met à exécuter à vive allure des vieux pas de rap old-school (ainsi qu'aime les effectuer Stéphane Dussautoir). Je ne sais pas si c'est la dope qui lui est montée au cerveau, mais elle se démène comme une malade au milieu de ses petits camarades, en freestyle halluciné hallucinant. Le montage se fait plus "clipesque" que jamais, définitivement en rythme avec la musique (soupe dance insipide), Günther triomphe et semble parader assis sur le canapé en compagnie de plusieurs nanas, qu'on devine tombées en amour de sa moustache et de son regard tuné. Il peut lâcher fièrement son chant de séduction "You touch my tralala, hummm, my ding ding dong", mâle en rut qui sait qu'il va décrocher la tymbale : ne reculant pas devant un dernier trait bien gras, le réalisateur termine sur l'ouverture d'une bouteille de champagne, qui s'accompagne d'une giclée du précieux breuvage. Je vous laisse faire l'analogie vous-même...
Après enquête, j'ai découvert que Günther était le personnage que s'est inventé un Suédois, Mats Söderlund, qui voulait rendre hommage aux années 1980, et plus particulièrement aux chanteurs allemands qui arboraient ainsi moustache, larges lunettes noires et mauvais goût en bandouillère. Chanson culte, "Ding Dong Song" est ainsi un titre adoré par les étudiants, plus particulièrement la fac de médecine d'Angers qui en aurait fait son hymne officiel (ou presque...à vérifier quand même). En tout cas, le Suédois a su pondre un magnifique nanar, qui a su reprendre avec intelligence tous les codes qu'il voulait détourner : ça donne un OMNI, un beau, un vrai. Il a sa place sur l'étagère de mes nanars, au côté de ses copains Jean-Pierre François ou David Hasselhoff....

Gunther - Ding Dong Song
envoyé par ZasTaBa

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