Synopsis:Jack, 5 ans, vit seul avec sa mère, Ma. Elle lui apprend à jouer, à rire et à comprendre le monde qui l’entoure. Un monde qui commence et s’arrête aux murs de leur chambre, où ils sont retenus prisonniers, le seul endroit que Jack ait jamais connu. L’amour de Ma pour Jack la pousse à tout risquer pour offrir à son fils une chance de s’échapper et de découvrir l’extérieur, une aventure à laquelle il n’était pas préparé.
Doublement récompensé lors des Oscars et des Golden Globes, Brie Larson (Wiener-Dog,Crazy Amy) est l'une des révélations de cette nouvelle année. Sorti en salles le 9 mars dernier, Room est un film poignant d'une justesse implacable, tiré du roman homonyme écrit par Emma Donoghue. Complexe et honnêtement raconté, il aborde avec une grande émotion le retour à la vie de Joy (« Ma ») qui est séquestrée depuis plusieurs années dans une cabane de jardin (appelée « room ») où elle donna naissance à Jack, son fils. Pour Jack, ce n'est pas un retour à la vie comme les autres, mais plus une renaissance, une deuxième naissance habilement symbolisée par le stratagème de mort que Joy met en place pour faire sortir son fils de l'endroit où ils sont rendus captifs. Il faudra donc provoquer une (fausse) mort pour réussir à faire « ressusciter » Jack qui prend pleinement conscience du potentiel que le monde a à lui offrir. Car durant toutes ces années, Joy materne son fils et le préserve de cette dure vérité, de ses origines et tente tant bien que mal de parfaire son éducation.
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Room est un film sur la vie, l'optimisme d'une mère, la perte d'un membre d'une famille, la reconstruction d'une vie que tout à fait s'écrouler, une libération... Brie Larson est émouvante et le duo qu'elle forme avec Jacob Tremblay (Shut In, Extraterrestrial) dégage une sensibilité et une alchimie au-delà du jeu d'acteur. Ils arrivent à diriger les très bons seconds rôles qui gravitent autour d'eux sans pour autant monopoliser l'écran.D'une réelle pudeur, le film ne se perd pas dans le « mélo » ni dans le sur-jeu agaçant. Agréablement équilibré, il se divise en deux parties (une séquestrée l'autre libérée) car son réel enjeu n'est pas tant dans le suspens de savoir si mère et fils vont réussir à s'extirper de leur ravisseur mais plus dans l'après, dans leur renouvellement. Les scènes de vie sont délibérément succinctes, leur rétablissement étalé sur plusieurs ellipses post-séquestration. Et pourtant tous les sujets tendent à prendre leur temps, rien n'est brusqué et tout n'est pas dévoilé. De ce fait, le rythme soutenu ne se précipite pas et jamais dans le voyeurisme, Room aborde des thèmes essentiels sans pour autant les banaliser et ce dû fait à la voix-off de Jack qui narre, sans réellement raconter, mais plutôt partage ses pensées – celles d'un enfant de six ans frappé par son innocence.Ce film de libération nous dépossède donc de toutes dépendance matérialiste et nous ramène à une simplicité émotionnelle, appréciable qui juste par le jeu de l'esprit, nous fait prendre conscience de la beauté du monde qui nous entoure.
Room / Bande-annonce VF [Au cinéma le 9 mars 2016]
Universal Pictures France
MATTHIEU EB.
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