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Pardon, Clara de Didier Cornaille

Par Karine Simon @karine59630

Le 21 mars 2016

Synopsis :

Antoine, Parisien, en mal de vert et d’authenticité, tombe sous le charme du Morvan et du village dont est originaire son épouse. Un jour de promenade, il découvre, choqué, une étoile de David taguée sur le portail d’une maison. Il rencontre la propriétaire des lieux, une vieille dame, Clara, dont il devient le confident… Pendant la guerre, Clara n’avait que cinq ans lorsque ses parents ont été arrêtés et déportés. Elle a été recueillie, puis adoptée, par des voisins. Bien que devenue l’institutrice du pays, elle y sera toujours  » la Juive « . Avec, en filigrane, des questions qui taraudent la vieille femme… Pourquoi en effet la petite broche ayant appartenu à sa mère se retrouve-t-elle épinglée sur le chemisier de l’une de ses amies ? Ses parents auraient-ils été dénoncés ? Qui connaît la vérité dans le village ?

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Mon avis :

Auteur de carnets de voyage, de récits, d’essais, de nouvelles, Didier Cornaille est un auteur engagé et un fin observateur du monde rural dont il est issu. Il a publié vingt-cinq romans, dont Les Labours d’hiver, Les Terres abandonnées ou Sur les cendres des ronces aux Presses de la Cité, romans qui témoignent de l’espoir qu’il fonde en un renouveau de la ruralité.
Le vingt-sixième, Pardon, Clara, paraît en mars 2016 aux Presses de la Cité. (source de la biographie : http://www.pressesdelacite.com/auteur/didier-cornaille).

Je découvre la plume de l’auteur avec son dernier roman, « Pardon, Clara ». Dans ce livre, nous remontons le fil du 20ème siècle depuis les débuts de la guerre jusqu’à nos jours. Nous y découvrons l’histoire de Clara, une jeune fille issue d’une famille juive. Un jour alors qu’elle est malade et âgée de cinq ans seulement, ses parents la laisse à leur voisine, pour se rendre à un rendez-vous pour une histoire de papiers. Ils ne reviendront jamais.

Clara vivra alors avec Gaston et Amélie, les voisins de ses parents. Ils l’élèveront comme leur propre enfant, et finiront par l’adopter après la guerre. Dans cette maison, il y a également Simon, le fils, de trois ans plus âgé que Clara. C’est un garçon rustre, un peu ours, avec des idées bien arrêtées. Durant les premières années, Clara n’aura de cesse de demander innocemment : Quand est-ce qu’ils reviennent mes parents ? Puis ensuite, pourquoi eux et pas moi ? Que leur est-il arrivé ?

Ces questions vont minées la vie de Clara, mais elles vont faire aussi son caractère. Pourquoi est-t-elle différente ? Pourquoi est-elle juive ? Elle doit l’être puisqu’on la surnomme de cette manière.

Nous allons suivre non seulement les évolutions dans la vie de Clara de son plus jeune âge jusqu’à celui mature de la sagesse, ou elle se confie enfin à Antoine, un étranger qui souhaite acheter la maison mitoyenne à la sienne. Mais nous allons également suivre l’évolution de la vie et des mentalités dans ce siècle. Les impacts des différents conflits dans le monde, et sur la vie à la campagne en particulier.

C’est un récit engagé, mais bien mené et justifié. Ca m’a d’ailleurs vraiment plu. Certaines expressions bien fleuries employées par l’auteur à juste titre, je les ai bien évidement entendues. Nous suivons vraiment l’évolution des mentalités, des choix politiques ou économiques dans notre pays.

L’écriture de Didier Cornaille est minutieuse, riche et dense. L’ensemble comporte peut-être quelques longueurs, mais ça ne m’a pas dérangé ça n’est vraiment pas bien méchant. Et là aussi, je dirais que c’est justifié, jamais inutile.

C’est un roman qui m’a marqué, et que je n’oublierai pas de si tôt.

Pardon, Clara c’est le roman de toute une génération, c’est le Pardon à ceux qui ont été mis dans des cases, celles de la différence. Mais c’est aussi une vraie rétrospective du 20éme siècle depuis la seconde guerre mondiale. En bref, un très beau roman !

Merci à Terres de France pour sa confiance, et à Didier Cornaille pour la dédicace. :)

A découvrir aux Editions Presses de la cité dans la collection Terres de France, depuis le 10 mars 2016.



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